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La nouvelle génération de Yamakasi sera robotique ou ne sera pas

Les capacités impressionnantes de SALTO sont inspirées par la nature, et plus particulièrement par les adorables galagos, des mammifères des forêts humides.

En 2016, les capacités motrices du commun des robots sont peu ou prou équivalentes aux vôtres lorsque vous tentez de trouver un kebab à 4h du matin, avec 2 grammes dans le sang. Autrement dit, elles permettent vaguement de relier un point A à un point B, mais au moindre obstacle qui viendrait flirter avec votre trajectoire, c'est la catastrophe. Marcher, ça va. Courir, pas commode. Sauter ? N'y pensons même pas. La promenade du robot est un désastre de tous les instants.

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Cependant, SALTO, un petit robot conçu par Duncan Haldane, doctorant à l'Université de Californie, entend bien bouleverser ce triste état de chose. SALTO ne peut certes ni courir, ni voir, ni penser. Cela ne l'empêche pas pour autant de sauter plus haut et plus vite que tous les robots qui l'ont précédé, ce qui ne constitue pas un mince exploit. Selon Haldane, SALTO constitue la première étape d'un projet qui permettra de mettre au point un robot tous terrains, à l'aise dans l'environnement urbain comme un champion de parkour.

Video: University of California Berkeley

SALTO peut effectuer des sauts de deux mètres par seconde, et, plus impressionnant, rebondir sur un mur afin de se projeter plus haut encore. Ce comportement semble tout droit adapté de celui d'un personnage de vidéo, et pourtant : les capacités impressionnantes de SALTO sont inspirées par la nature, et plus particulièrement par les adorables galagos, des mammifères des forêts humides. Les bébés galagos utilisent une position « accroupie » afin de stocker de l'énergie dans leur puissantes pattes arrière, avant d'esquisser une série de sauts leur permettant de couvrir une longue distance en trajectoire courbe.

« Le bébé galago constitue une sorte de preuve de concept vivante. Il nous montre qu'il existe dans l'univers un système capable d'effectuer ce genre de saut, » explique Haldane. « Cela nous a encouragés à reproduire ce système dynamique sur un robot, qui sera ainsi capable de faire ce qu'aucun autre robot n'a fait avant lui. »

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Le secret de SALTO, c'est un membre unique, d'aspect simpliste. Au lieu d'embarquer un moteur puissant, le robot stocke de l'énergie dans un ressort physique au début de son premier saut, puis relâche ce ressort pendant le deuxième saut, quand il rebondit sur le mur.

Ce n'est pas la première fois que des modèles animaux sont utilisés afin d'améliorer les performances de nos robots ; le MIT a utilisé un modèle basé sur la motricité du guépard afin de concevoir un robot sprinter.

Parce que cette technologie repose sur un système simple et intelligent plutôt que sur une technologie super-avancée, il pourra facilement être adapté à des robots de plus grande taille, selon Haldane.

« En robotique, il existe un présupposé selon lequel plus le robot est gros, plus il va coûter cher, » explique Haldane. « Pourtant, le principe que nous exploitons ici et qui est emprunté à la biologie s'applique à toutes les échelles. Les performances de saut seront conservées avec un modèle plus grand. »

L'objectif final du travail de Haldane sur SALTO n'est pas seulement de produire un robot capable de participer à une compétition de parkour, mais également d'aider son prochain. Un robot capable de sauter par-dessus des décombres sur un terrain accidenté s'avèrerait extrêmement utile pour seconder des secouristes en cas de catastrophe.

Allez, avouons-le, il est aussi très mignon.