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Sports

Un an après avoir dénoncé les violences policières, Colin Kaepernick est toujours en galère

Racisme, coupe afro, nattes et syndrome de Stockholm : la vie de Colin Kaepernick est toujours aussi bordélique.

Lundi, le petit monde du foot US s'est embrasé. Ce jour-là, l'ancien quaterback d'Atlanta Michael Vick s'est permis de donner quelques conseils de haut niveau à Colin Kaepernick, toujours à la recherche d'une équipe qui accepterait de l'engager. Pour ce faire, Vick lui a gentiment expliqué qu'il fallait qu'il se fasse une coupe de cheveux potable. Traduction : l'énorme coupe afro ou les nattes qu'il a l'habitude de porter depuis la saison dernière ne sont pas des styles respectables, voire sont des attributs rédhibitoires pour relisser son image largement écornée par son refus de se lever pour chanter l'hymne américain avec ses coéquipiers, attitude qui avait eu un énorme retentissement outre-Atlantique.

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« Je pense que l'image fait tout, a commenté Michael Vick. Je ne reconnais pas le Colin Kaepernick que nous avons connu à son arrivée en NFL. Je me base simplement sur mes expériences personnelles, j'adore Colin et je voudrais qu'il ait le succès qu'il mérite, aussi bien sur qu'en dehors des terrains. Ca ne peut passer que par là », avait gentiment seriné l'ancien joueur sur les plateaux télé.

Il faut dire que Vick parle effectivement d'expérience puisqu'il a été en son temps l'un des joueurs les plus détestés de NFL et même d'Amérique. Son problème ? Une arrestation pour avoir organisé et tiré profit d'un vaste trafic de chiens dressés pour s'affronter dans des combats clandestins. En 2007, Vick a été condamné à 23 mois de prison. Relâché en 2009, il a montré patte blanche pour finalement parvenir à se faire réengager chez les Eagles de Philadelphia dans la foulée. Et à regagner le coeur du public malgré son passé plus qu'obscur.

Considérant le passif de son mentor, il semblerait logique pour Kaepernick de s'inspirer de ce qu'a pu faire Vick. Sauf que les deux hommes n'ont pas vraiment le même parcours, puisque Kaepernick n'a rien d'un criminel, loin de là. Il n'a tué personne, pas même un chien. Il a simplement, dans le calme et de façon pacifique, protesté contre ce qu'il considère être un usage abusif de la force par la police. Il s'est seulement élevé contre les violences policières et le racisme latent qui gangrènent cette institution américaine. Cette attitude lui a pourtant valu de devenir un paria, et de mettre en péril sa carrière plus encore que Vick puisque Kaepernick n'a toujours pas retrouvé d'emploi, à l'inverse de son aîné. C'est peut-être bien toutes ces petites différences de rien du tout entre leurs deux cas qui ont poussé Kapernick à être légèrement vénère.

Dans un post publié cette semaine, Kaepernick ne cite pas explicitement Vick, il se contente de publier la définition du syndrome de Stockholm, ce phénomène psychologique qui pousse la victime à s'enticher de son bourreau. Une façon détournée de dénoncer l'attitude de Vick, qui aurait intégré la domination des médias, des dirigeants de la NFL, et qui prendrait plaisir à s'y conformer. En même temps, conseiller à un mec qui n'a rien fait de changer de coupe pour plaire à des mecs qui l'ont mis au ban sans raison valable, ça mérite bien de s'allonger sur le divan pour quelques séances.