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Larry Bird, le grand blond qui était une grande gueule de compétition

Derrière certaines légendes se cachent des truands, des mauvais garçons. C'est le cas de Larry Bird, l'ancien joueur des Boston Celtics, un maître du panier...et un ''trash talker'' reconnu.

Dans notre série des Mauvais garçons, on se penche aujourd'hui sur le cas d'une légende des Boston Celtics qui est aussi l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de la NBA : l'inégalable Larry Bird. Au moment de jouer contre ses adversaires, sa langue acérée était aussi efficace que ses tirs à trois points…c'est que les meilleurs sont souvent de vrais salauds.

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Larry Joe Bird, plus connu sous le nom de Larry Legend Bird, est l'un des meilleurs joueurs de tous les temps et il est en partie responsable du niveau actuel de la NBA. Je dis cela très sérieusement : lui et Magic Johnson se sont chargés de sauver une ligue qui était alors au fond du trou. Ils l'ont emmenée à des niveaux jamais atteints, et ont, en gros, fait la passe à Michael Jordan pour qu'il vienne dunker à la fin des années 80. Et voilà ! Ainsi est née la NBA telle que nous l'aimons. Tout le monde se souvient de Bird pour ses shoots impitoyables et pour le fait que, malgré un physique pas plus imposant que ça, il semblait inarrêtable sur le terrain. Cependant, ce dont beaucoup ne se souviennent pas c'était son talent et sa propension au trash-talking pendant les matches.

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En effet, derrière sa bonhomie apparente, Larry montrait un égal sang froid au moment de rentrer un buzzer beater comme au moment de traiter ses adversaires de sombres merdes. Nous connaissons bien sûr les histoires d'Allen Iverson, de Kevin Garnett, Paul Pierce, Rasheed Wallace, Gary Payton et Reggie Miller, mais en vérité, Bird s'est toujours maintenu dans le haut du panier des trash-talkers pour les fans qui ont vécu cette époque. Le mieux pour vous le prouver est de vous remémorer ses meilleurs moments.

Commençons par une anecdote datant de l'introduction du concours de trois points lors du All-Star Game, vers 1986. Bird a gagné les trois premières éditions consécutivement : il reste aujourd'hui le joueur le plus titré dans cette épreuve.

La supériorité du type était telle qu'avant le concours, il rentrait dans le vestiaire où étaient les autres participants et leur demandait qui allait se battre pour la deuxième place. Larry s'embrouillait avec les gens même lorsqu'il ne participait pas au concours, comme lorsque Craig Hodges – qui finira par remporter trois titres d'affilée, égalant ainsi le record de Bird – a gagné en 1989 : les observateurs lui avaient tout simplement expliqué que son titre ne valait pas grand-chose puisque Larry Bird n'avait pas participé.

Hodges, alors arrière chez les Chicago Bulls, a déclaré que Bird savait où le trouver. La phrase est parvenue jusqu'aux oreilles de Larry qui bien sûr n'est pas resté muet et a provoqué les médias – et l'adversaire – avec la vanne suivante : « Oui, au fond du banc des Bulls ». Allez mange ça, Craig.

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Larry Bird face à Dennis Rodman, alors joueur des Detroit Pistons.

Lors d'une autre occasion, alors que Bird jouait contre les Detroit Pistons, il était marqué à la culotte par Dennis Rodman. Le joueur controversé de Detroit – figure mythique, par la suite, des Bulls de Michael Jordan – était collé à lui pendant tout le match, essayant de l'empêcher de recevoir le ballon.

Comme s'il avait un fantôme devant lui, Larry ne faisait que crier à ses coéquipiers : « Je suis seul ! Passez-la moi ! Je suis libre ! Vite passez-la moi avant qu'ils se rendent compte que personne n'est au marquage sur moi ! » Il recevait alors immédiatement la balle et mettait un panier à la barbe de Rodman. Bird, qui n'en avait jamais assez quand il s'agissait de chambrer, s'approchait alors du banc de Detroit pour glisser à l'entraîneur Chuck Daly : « Qui est au marquage sur moi, Chuck ? Il y a vraiment quelqu'un sur moi ? Tu ferais bien de mettre quelqu'un pour me couvrir parce que sinon je vais vous en coller 60 ». K.O.

J'ai mentionné plus haut Reggie Miller, une autre des plus grandes gueules de l'histoire de la NBA. Eh bien, lors de la première saison de l'irrévérencieux Pacer, alors que Bird était sur la ligne des lancers francs, Reggie a cru bon de lui dire quelque chose dans le but de le distraire et de le faire rater. Bird l'a regardé droit dans les yeux, a mis le premier et a dit : « Hé le bleu, je suis le meilleur tireur de toute la putain de ligue. De toute la ligue ! Tu comprends ? Et toi tu viens et t'essaies de me dire de la merde pour me déconcentrer ? ».

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Une autre anecdote célèbre de Bird le met en lien avec Noël et le pauvre Chuck Person. Le surnom de Person était The Rifleman, un truc du genre "Le Tireur". Avant le match, Person a déclaré : « The Rifleman is coming and he's going Bird hunting » – Le tireur arrive et il part à la chasse aux oiseaux [birds signifiant oiseau en anglais, ndlr].

Avec cette déclaration en tête, Bird s'est approché de lui avant le match – qui tombait le 25 décembre – et a dit a Person qu'il avait un petit cadeau de Noël pour lui. Pendant le match, il a attendu que Person soit sur le banc, il s'est approché, a tiré un trois points et juste au moment de lâcher le ballon s'est retourné pour le féliciter : « Merry Fucking Christmas ! ».

Il va sans dire que le tir a fait mouche, tu ne peux pas dire « Joyeux putain de Noël » et rater derrière quand tu es un authentique génie.

Larry Bird est une source intarissable d'anecdotes de ce type. Comme je n'ai aucune envie de vous pondre un article de 46 pages, je vais me contenter d'en égrener encore quelques unes : alors que les Celtics étaient sur le point de finir invaincus une tournée de matches, Bird a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il jouerait au moins trois quarts-temps du dernier match en utilisant seulement sa main gauche. Évidemment, Larry est droitier.

Le lendemain, après trois quarts-temps, Bird avait mis 27 points de la gauche : il a fini la recontre à 47 points, 14 rebonds et 15 passes. De plus il a mis le point égalisateur, forçant la prolongation et a achevé l'adversaire en mettant le shoot gagnant de la partie lors du temps additionnel.

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« Je vais recevoir la balle ici et je vais me lever au-dessus de toi pour la mettre », a déclaré le numéro 33 des Celtics à Xavier McDaniels, le joueur des Seattle SuperSonics alors chargé de défendre sur lui. Aussitôt dit, aussitôt fait : et pourquoi n'embrouiller qu'un joueur quand tu peux embrouiller tout le banc ? Lors d'un match contre les Dallas Mavericks, Bird s'est approché du banc adverse après un temps mort et leur a dit : « Danny Ainge va obtenir le ballon et va le passer à Dennis Johnson, lui va me le passer dans le coin où je vais sauter en reculant pour mettre un trois points. Vous avez compris ? Je vais m'arrêter juste là, je ne vais pas bouger, et ils vont me la passer et le son que vous entendrez tout de suite après sera celui du ballon qui glisse dans le filet ».

Et bien sûr c'est exactement ce qu'il s'est passé : une fois la mission accomplie, Bird a fait un clin d'oeil en direction du banc tout en retournant défendre. Sacré personnage !

La vérité c'est qu'il y a un paquet d'histoires comme ça : le mec arrivait dans les stades pour demander quels étaient les records de points marqués parce qu'il prévoyait de les battre ; il se moquait de Clyde Drexler après lui avoir mis dix points d'affilée dans la vue ; il se fichait également de l'entraîneur des Utah Jazz en lui disant – après avoir marqué tous les paniers qu'il avait tentés – qu'il se chauffait tout juste.

Larry Bird, en plus d'être une grande gueule de compétition, a remporté trois anneaux avec les Boston Celtics et a reçu trois prix MVP consécutifs. Le petit blond dégingandé a été sélectionné pour douze All-Stars et a pris sa retraite après treize saisons avec l'équipe de Massachusetts.

Aujourd'hui, Bird est le directeur des opérations de basket des Indiana Pacers, la franchise de son état d'origine, dont il a entraîné l'équipe pendant trois ans peu après son départ à la retraite. Avec lui, ses joueurs ont dû admirablement améliorer leur shoot, mais aussi leur sens de la répartie et du foutage de gueule.