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La course au trophée de MVP 2016-2017 est grande ouverte

La course au titre de MVP 2016-17 n'a plus été aussi imprévisible depuis des années, avec dix joueurs au moins qui pourraient bien ramener le trophée chez eux.
Photo by Cary Edmondson-USA TODAY Sports

Le trophée de MVP de la NBA peut être aussi évident que polarisant. Aussi subjectif qu'objectif. Sans critère spécifique défini pour les votants, qui doivent départager les superstars, on doit donc débattre sur ce que le mot "valuable" (le plus utile, le plus précieux) signifie dans "MVP" :

Est-ce que le prix revient au meilleur joueur de la saison, ou au joueur qui a le plus aidé son équipe ?

Malgré le fait que l'on ne sache pas ce que récompense vraiment le titre de MVP, il y a toujours deux ou trois joueurs qui sont vus comme des favoris évidents avant même le début de la saison. Et plus tard, au fil des matches, une option se dégage, ou alors le groupe de candidats reste très serré jusqu'en avril.

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Grâce à la création d'une super-team sans précédent dans l'histoire de la Ligue, la course au trophée de MVP 2016-2017 semble beaucoup plus ouverte que ces dernières années. Au moins dix joueurs peuvent prétendre au trophée individuel le plus prestigieux du basket.

Voici un aperçu des joueurs dans la course, du moins probable au plus probable.

Tout est possible (mais pas vraiment)

Irving est en bonne santé et plus populaire que jamais. Photo Aaron Doster-USA TODAY Sports

Kyrie Irving (33/1 de chances, selon Bovada), Carmelo Anthony (33/1)

Deux choses doivent arriver pour qu'Irving remporte le trophée : 1) LeBron James doit manquer au moins un mois de saison régulière, un mois durant lequel les Cavaliers maintiendront ou conforteront leur place de leader à l'est, et 2) à chaque fois qu'Irving aura le ballon en main cette saison, ce devra être l'équivalent basketballistique d'un couplet de Kendrick Lamar. Ce serait bien aussi s'il passait la balle une fois de temps en temps.

Le souvenir des derniers NBA Finals, où la réputation d'Irving est passée de gosse talentueux mais égoïste à super-héros du money time, restera vivace pour encore longtemps. En plus, Irving aura beaucoup de ballons cette saison, avec une mène sans remplaçant vraiment talentueux, et un temps de jeu un peu plus restreint pour LeBron James selon les dires du head coach Tyronn Lue. Il est en bonne santé, il est en confiance, et il est plus populaire que jamais.

Malheureusement, il y a un argument en sa défaveur et il est assez simple : c'est impossible d'être nommé MVP quand t'as LeBron James dans ton équipe.

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Melo a une chance, mais il a aussi 32 ans. Photo Adam Hunger-USA TODAY Sports

Pendant ce temps-là, Carmelo Anthony va entamer sa 14e saison. Les New York Knicks ont l'air moins déprimants que d'habitude (même si toujours un peu déprimants) et, avec Derrick Rose, Anthony pourrait bien avoir là le meneur scoreur dont son jeu vieillissant a désespérément besoin.

Si les Knicks arrivent à assurer en pick-and-roll et dans les phases d'isolation d'Anthony sans que ça ait l'air du périph' à l'heure de pointe, alors cette équipe peut réussir des choses. Malheureusement pour New York, c'est là un scénario presque utopique. Karl Malone, Kareem Abdul-Jabbar et Michael Jordan sont les trois seuls joueurs dans l'histoire de la Ligue à avoir remporté le trophée de MVP après leur 32e anniversaire. Et Anthony a 32 ans. Il ne gagnera rien.

Le père fouettard

Flippant ! Photo Joshua S. Kelly-USA TODAY Sports

Karl-Anthony Towns (33/1)

La saison rookie de Karl-Anthony Towns a été l'une des plus impressionnantes dans l'histoire récente de la NBA. Towns a marqué au moins 18 points et pris dix rebonds de moyenne tout en maintenant un shoot à 59% (toutes zones confondues), et cela n'a été accompli que 15 fois depuis 2000 par un autre joueur de la Ligue, et jamais par un rookie.

A 20 ans, le pivot de 2,13m a remporté à l'unanimité le prix de Rookie de l'année, dans une draft qui contenait pourtant de multiples futurs All Stars. Avec Tom Thibodeau comme nouveau coach des Wolves, ainsi qu'une rotation de bon niveau, Towns pourrait bien s'imposer de manière encore plus impressionnante cette saison.

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Après avoir fait partie des All Stars l'an dernier, Towns a réalisé des moyennes de 20,8 points, 11 rebonds et 3 passes, des chiffres qu'aucun joueur aussi jeune ne devrait être capable d'approcher sous peine de susciter des attentes déraisonnables. Sauf si, évidemment, Towns les surpasse cette saison et emmène Minnesota dans ses premiers play-offs depuis 2004 (KAT avait alors 7 ans).

Mais même avec ce remaniement en profondeur, les play-offs semblent encore loin. Towns aura 0% de chances de concourir pour ce titre de MVP si son équipe n'y est pas.

Gonflez-moi ces stats !

Westbrook est bon, mais qu'en sera-t-il du Thunder ? Photo Kyle Terada-USA TODAY Sports

Russell Westbrook (2/1), Paul George (22/1)

Les gens n'arrêtent pas de parier sur Westbrook pour gagner ce trophée, même si le Thunder d'Oklahoma City n'est pas du tout certain de pouvoir accéder aux play-offs. Il est le favori des parieurs, et ça n'a pas beaucoup de sens. Kevin Durant et Serge Ibaka sont partis, et ont emmené avec eux les espaces qui permettaient à Westbrook de pouvoir pénétrer rageusement la raquette.

Contrairement à James Harden et ses Houston Rockets, le Thunder n'a pas passé son été à construire un roster autour de son meilleur joueur. La vie ne sera plus si facile pour Westbrook, mais il en a connu d'autres. Ça devrait bien se passer pour lui, mais peut-il être élu MVP si son équipe est dégueulasse ? Tout cela nous mène à la sempiternelle question : à quel point la réussite collective doit-elle influer sur une récompense individuelle ? Si Westbrook fait 30 points, 14 passes et 10 rebonds de moyenne cette saison, pourquoi devrait-il être puni parce qu'Enes Kanter ne sait pas protéger le cercle ou qu'Andre Roberson ne sait pas shooter ?

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Si vous remplacez Westbrook par Jeff Teague ou Reggie Jackson, le Thunder passe de prétendant aux play-offs à l'une des cinq équipes les plus tristes de la NBA. Il faudra voir à quel point cela influe sur le choix des votants.

La logique est la même pour Paul George, un magnifique joueur des deux côtés du terrain, qui n'a pas à trop se fouler pour exploser tout le monde :

Les Indiana Pacers ont recruté une poignée de vétérans qui pourraient (ou pas) bien s'intégrer avec Jeff Teague, Thaddeus Young et Al Jefferson, mais aucun ne semble un bon complément au jeu de George. Si la saison commence à tourner au vinaigre cependant, Paul George pourrait bien être l'ingrédient magique qui redonnerait inexplicablement du goût à la recette.

Il est la clé de voûte d'une équipe faite de points d'interrogation : si Indiana accroche la quatrième place et défonce les autres équipes avec des actions de Top Ten, ce sera parce que George accomplira des trucs ridicules soir après soir, comme planter 40% de ses shoots à trois points, tout en ayant la constance d'un Meilleur défenseur de l'année de l'autre côté du terrain.

Bien sûr, il pourrait réussir ça et Indiana pourrait toujours manquer les play-offs. Ce ne serait pas de sa faute, mais ça l'empêcherait d'être MVP.

Tout le monde aime les histoires de come-back

Anthony Davis peut-il faire tourner les choses en sa faveur à New Orleans ? Photo Derick E. Hingle-USA TODAY Sports

Anthony Davis (10/1), James Harden (12/1), Blake Griffin (33/1)

Il ne faut jamais sous-estimer la puissance du storytelling, surtout quand des journalistes de presse écrite, de TV ou de radio ont le droit d'exprimer leur opinion.

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Anthony Davis, James Harden et Blake Griffin sont des candidats légitimes, et pas seulement parce qu'ils étaient tous considérés parmi les cinq meilleurs joueurs de la Ligue la saison dernière à la même époque. Avant que le ciel ne s'ouvre en deux, que des blessures surviennent, que des équipes déçoivent, et qu'aucun ne fasse partie des équipes All-NBA.

Tous les trois sont aussi dans la situation parfaite pour retourner la situation et se faire pardonner d'une année de perdue. L'excellence individuelle ne sera pas suffisante cependant, il leur faudra à chacun porter leurs équipes de manière extraordinaire.

Pour Davis, cela implique d'être à fond sur chaque action, d'être plus discipliné en défense en homme-à-homme, de se débrouiller avec les meneurs pas top qu'il a à disposition, et d'emmener à nouveau les Pelicans en play-offs.

Pour Harden, un titre de meilleur scoreur, une accession aux play-offs et une équipe leader offensive sont tous du domaine du réalisable. Selon l'auteur de ces lignes, le titre de MVP 2015 aurait dû lui revenir. Mais pour le remporter cette saison, pourquoi ne pas défendre un peu ? Les haters d'Internet ne s'évaporeront jamais entièrement, mais si les Rockets arrivent à ne pas avoir l'air ridicule de ce côté-là, alors Harden pourrait bien être récompensé. Avec le départ de Dwight Howard, il est le seul All Star potentiel.

Blake arrive les gars. Photo Kyle Terada-USA TODAY Sports

La situation de Griffin est la plus compliquée des trois, principalement parce que Chris Paul pourrait bien être le joueur le plus important des Clippers. Avant que la saison dernière ne devienne du grand n'importe quoi, Griffin était la force de la nature qu'il a toujours été. Pour remporter le titre de MVP, il doit faire mieux que ça, et prouver qu'il est l'arme la plus indispensable de l'attaque de LA. Et pour réussir cela, Griffin doit devenir un créateur exemplaire, quelqu'un qui lance les actions offensives des Clippers quand Paul ne joue pas.

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Est-ce qu'il peut reproduire ces shoots à trois points ? Peut-il s'établir comme un défenseur au-dessus de la moyenne ? Que se passera-t-il si les Clippers défoncent tout et finissent avec le meilleur ratio de la conférence ouest ? (Une possibilité pas si incongrue que ça.) Est-ce qu'une saison-rebond comme celle-là serait suffisante pour oublier l'influence de Chris Paul et rappeler aux votants qu'il y a peu de joueurs aussi dominants que l'intérieur des Clippers ?

Même si je ne pense pas qu'il puisse gagner tant que Paul est son coéquipier, Griffin a les meilleures chances sur le papier. Quand il est en forme, la NBA est son bac à sable.

Les favoris trop évidents

Ben ouais. Photo Cary Edmondson-USA TODAY Sports

Stephen Curry (4/1), LeBron James (4.5/1), Kevin Durant (10/1)

Ils sont les trois meilleurs joueurs du monde, et au moins l'un d'entre eux est assuré de jouer les finales NBA. Alors pourquoi ne sont-ils pas plus attirants que ça pour le titre de MVP cette saison ?

Steph Curry a gagné le trophée ces deux dernières années, mais en s'alliant à Kevin Durant, un joueur qui lui est supérieur dans plusieurs catégories, cela va diminuer ses stats et son potentiel de séduction. Les Warriors vont rouler sur la NBA sans regarder derrière, mais avec tant de talents dans leur roster, il est difficile de voir l'une de leurs quatre stars sortir réellement du lot, et il est donc impossible de voir Curry ou Durant dans tout leur potentiel de superstar.

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Pour Curry, remporter le titre de MVP trois années d'affilée est presque impossible. Seuls Larry Bird, Wilt Chamberlain et Bill Russell l'ont fait. Pendant ce temps-là, Kevin Durant arrive dans une équipe qui vient de faire une saison à 73 victoires. Ce sera difficile de rendre à lui seul les Warriors encore plus convaincants en saison régulière.

Quand t'as passé ton été à regarder le Game 7. Photo Brett Davis-USA TODAY Sports

Et puis il y a LeBron. Même s'il sort de sa performance la plus épique de sa carrière en finales NBA, James a aussi eu le temps de jeu le plus réduit de sa carrière la saison dernière, et son coach a bien précisé qu'il allait encore le diminuer en 2017.

L'apport de LeBron est énorme, et les Cavaliers vont galérer pour créer des shoots ouverts à trois points quand il n'est pas sur le parquet. Mais il y a une raison pour laquelle il ne défend pas certains soirs et qu'il est heureux de passer le mois de janvier à être la deuxième option offensive de l'équipe derrière Irving : le but, c'est de remporter un titre, pas d'être premier de la Ligue en triple-doubles. A 31 ans et avec une nouvelle bague au doigt, James n'a aucun besoin de prouver quoi que ce soit dans les six mois qui arrivent.

Mon choix

Leonard est prêt pour les sommets. Photo Joe Camporeale-USA TODAY Sports

Kawhi Leonard (10/1)

Voilà les arguments qui vont à l'encontre d'une potentielle nomination de Kawhi Leonard au titre de MVP : LaMarcus Aldridge, cinq fois All Star, est son coéquipier, et Dieu tout-puissant Gregg Popovich est son coach. Ils recevront chacun leur part de félicitations si les San Antonio Spurs continuent sur la même voie sans faiblir après avoir perdu Tim Duncan, Boris Diaw et David West.

Bien sûr, il semble improbable que l'équipe arrive à dépasser ou même à égaler le nombre de victoires de la saison dernière (67 c'était tout de même impressionnant), et la meilleure défense de l'an dernier sera un peu plus perméable avec Pau Gasol en pivot.

Mais sans Duncan, avec un Tony Parker encore plus lent, et avec une pression sans précédent pour San Antonio qui doit tenter de rester au niveau des Warriors et des Clippers, Leonard a une opportunité exceptionnelle pour se montrer encore plus qu'avant. Les Spurs ne peuvent pas se permettre de le laisser sur le banc.

Après une demi-finale de conférence ouest relativement décevante, Leonard a refusé la possibilité de faire partie de l'équipe olympique, malgré une forme évidente. Qu'a-t-il donc fait de son été à la place ? Il a pratiquement habité dans un gymnase et bossé pour devenir encore plus excellent.

Après être arrivé sans tambours ni trompettes à la deuxième place du classement MVP (devant LeBron, Durant, Westbrook, etc), Leonard a cherché tous les moyens de développer d'autres secteurs de son jeu - un moyen de devancer les meilleurs. « J'ai travaillé sur tout cet été. Je ne me suis pas concentré sur une seule chose en particulier », a-t-il récemment déclaré à des journalistes.

Saison après saison, Kawhi Leonard a assumé de plus en plus de responsabilités, tout en devenant plus efficace. Ce n'est pas simple ni normal, mais pourquoi cela s'arrêterait-il maintenant ? Gasol en attaque, c'est mieux que Duncan, et cela devrait offrir plus d'espaces dans la raquette à Leonard.

Si les Spurs étaient une maison, Leonard serait le toit, les murs, la porte d'entrée, et une salle de jeu cinq étoiles. Il n'est pas loin d'atteindre de nouveaux territoires où aucun basketteur n'est aussi complet, ou aussi précieux, qu'il ne l'est.