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Sports

Maïva Hamadouche, super-championne et super-flic

La championne du monde des poids-plume IBF, officier de police dans la vie de tous les jours, a sauvé la vie d'un jeune Mauritanien le 27 juin dernier.
Photo toutsurlaboxe.net

La boxe n'est pas surnommée le "Noble art" par hasard. Car de la noblesse d'âme et de coeur, il en faut pour monter sur un ring, encaisser les coups, en donner dans les règles, estimer son adversaire et apprécier sa valeur. Des qualités qu'a déjà démontrées à de nombreuses reprises dans sa carrière Maïva Hamadouche, championne du monde des poids-plume IBF.

Mais une fois les gants raccrochés, la boxeuse française n'en oublie pas pour autant ses idéaux d'abnégation et de dévouement. Bien au contraire. Comme le rapporte Le Parisien, l'athlète de 27 ans a fait preuve de beaucoup de sang froid et de courage fin juin dans l'exercice de ses fonctions. Officier de police quand elle n'est pas sur les rings, elle patrouillait dans le XVIIIe arrondissement de Paris quand elle aperçoit un corps gisant.

Ce corps est celui de Yahcan, jeune sans-abri mauritanien de 24 ans, qui vient de se faire renverser violemment par une voiture et se trouve alors entre la vie et la mort. La jambe presque entièrement sectionnée, l'artère fémorale exsangue, son état est critique. Il aurait pu être désespéré s'il n'avait pas croisé la route de Maïva Hamadouche, et si elle n'avait pas eu la chance d'avoir un garrot sur elle. Le bandage improvisé a permis au jeune homme d'éviter une plus grave hémorragie, et d'être transporté à temps à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Entretemps, Maïva et ses collègues ont également retrouvé et interpellé les chauffards qui venaient de faucher le jeune homme. Mais ils ont tenu à ne pas en rester là, en retrouvant Yahcan sur son lit d'hôpital, hors de danger mais le corps et l'esprit irrémédiablement touchés. Yahcan a dû être amputé de la jambe droite. A son chevet, Maïva s'excuse de n'avoir pu sauver sa jambe.

« Je suis triste. C'était important pour moi de le rencontrer, je suis fière de l'avoir sauvé mais je trouve cela tellement injuste, explique-t-elle dans les colonnes du Parisien. J'espère qu'il pourra rester en France et être aidé… En tout cas pour moi, il y a un avant et un après. Je sais être championne du monde, mais je n'avais jamais été confrontée à des blessures graves dans mon métier… La boxe m'a aidée car elle m'a permis de garder mon sang-froid, et maintenant je sais que je peux aussi être policière à 100 %. Protéger, ça en fait partie ».