FYI.

This story is over 5 years old.

Sports

Caroline Grifnée, la femme qui monte dans les paddocks de Formula E

Caroline Grifnée est la sporting manager de l'écurie Renault e.dams. Elle nous raconte son histoire et son amour pour les moteurs.
Photo: François Flamand/DPPI

Cet article fait partie du programme e-Generation, réalisé en partenariat avec Renault.

Michèle Mouton, Jutta Kleinschmidt, Lella Lombardi, Anny-Charlotte Verney… Et aujourd'hui Simona de Silvestro. Oui, les femmes ont leur place dans le sport automobile. Et on ne parle pas là de faire les pin-up dans les paddocks à moitié dénudées avant le départ des courses. Depuis les années 1930, les femmes ont pris place derrière les volants de voitures de course. D'abord en endurance, puis, petit à petit, dans toutes les séries. La Formula E n'échappe pas à la règle. Après avoir été pilote d'essai chez Sauber, avoir roulé en IndyCar, notamment aux 500 miles d'Indianapolis, Simona de Silvestro sévit désormais dans l'électrique au sein de l'écurie Amlin Andretti. Après trois courses dans cette saison 2015-2016, la Suisse n'a pas encore marqué de points, mais finalement, ce n'est pas moins bien que Jacques Villeneuve, champion du monde de F1, qui roule, lui, pour Venturi.

Publicité

Simona de Silvestro lors des 500 miles d'Indianapolis - Photo Motorsport

Mais dans ce milieu très masculin, les femmes accèdent également à des postes à responsabilité. Monisha Kaltenborn, patronne de Sauber en F1, Leena Gade qui monte chez Audi en endurance et Caroline Grifnée, sporting manager chez RENAULT e.dams en Formula E. « A la base je n'étais pas du tout vouée à travailler dans le domaine du sport automobile, explique-t-elle. Je voulais être chirurgienne. Mes parents ont organisé pendant plus de 20 ans un championnat en Belgique. J'ai toujours eu un pied dans l'automobile. J'ai gravi les échelons tranquillement. Il y a deux ans, je suis passée chez DAMS. Ça a été un choix de passion plus que de raison. Je suis désormais sporting manager pour l'équipe RENAULT e.dams. »

Et tout se passe bien dans cet univers pas toujours réputé pour son ouverture. « Il y a beaucoup de femmes autour de la Formula E, dans les services marketing et communication. Mais dans les paddocks, avec Simona qui pilote, je crois que je suis la seule à mon poste. Mais ça n'est pas un problème pour moi, bien au contraire. J'ai toujours travaillé quasiment qu'avec des hommes. J'ai souvent davantage de craintes de collaborer avec des femmes qu'avec des hommes. »

Mais où se cache Caroline au milieu de toute cette testostérone ? - Photo François Flamand/DPPI

Chez RENAULT e.dams, Caroline Grifnée amène un peu de fraîcheur. Un regard différent. « Le fait d'être une fille me donne le sentiment d'être davantage au contact de l'équipe et de pouvoir échanger plus simplement. » Mais c'est à double tranchant, tout peut s'écrouler en quelques secondes. « J'estime qu'il faut toujours en faire deux fois plus pour pouvoir être respectée, explique-t-elle. Et la moindre petite erreur, vous fait perdre en crédibilité. Quand vous en parlez aux hommes, ils ne sont pas toujours d'accord, mais c'est ce que je ressens de mon expérience. Ça ne me dérange pas, je prends ça pour un challenge. C'est un défi professionnel. J'apprécie de travailler avec les hommes car ils sont droits, directs. Ils ne prennent pas de gants pour vous parler. Il n'y a pas de non-dits. »

A lire aussi : Oui, oui, rouler à 200 km/h en Formula E, c'est épuisant, et ça demande beaucoup de préparation

Mais la Formula E, souvent présentée comme l'avenir du sport automobile grâce à son innovation technique permanente et ses avancées écologiques, peut-elle aussi l'être en matière de parité et des droits de la femme ? «Aujourd'hui pour attirer un maximum de retombées marketing et communication, les organisateurs essaient d'avoir des anciens pilotes de renommée mondiale, comme Jacques Villeneuve, ou des pilotes actuels qui brillent en WEC, comme Buemi, Duval ou Sarrazin… Il y a au sein de la FE un plateau d'un très gros niveau. Comme on n'a pas eu énormément de femmes à des niveaux très élevés en monoplace, dans la logique actuelle de communication, c'est compliqué d'en ajouter. » Alors il y a de quoi respecter encore plus ce que fait Simona de Silvestro.