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Que valent les jouets de votre enfance aujourd’hui ?

J'ai cherché à savoir si je pouvais tirer de l'argent en revendant mes vieux Pogs, cartes Pokémon et peluches poussiéreuses.

Illustration : Wren McDonald Comme je suis fille unique, mes parents ont gardé ma chambre telle que je l'ai laissée à l'époque où j'étais une adolescente ingrate. Les traces de mes années collège sont toujours tragiquement intactes : une collection complète de cartes de baseball Topps datant de 1993 prend la poussière sous mon lit, et mes cartes Pokémon sont toujours dans leurs classeurs, soigneusement rangés sur une étagère. Des cartons entiers remplis de Beanie Babies et de LEGOs s'entassent dans le grenier, et des piles de Pogs sont rangées dans différents placards entre le linge de maison et les serviettes. Mes murs sont recouverts d'affiches de films que j'adorais quand j'avais 13 ans, comme Le Cercle et Forrest Gump – je me souviens aussi avoir créé mon premier compte PayPal au collège pour pouvoir m'acheter une affiche dédicacée par le casting de Friends, persuadée de faire un « bon investissement ».

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Ma lubie de collectionneuse m'a suivie lorsque j'ai déménagé, et à chaque fois que je me rends chez mes parents, je ramène tout un tas de conneries avec moi. J'arrive toujours avec de vieilles fringues à revendre chez Emmaüs, et je repars avec une valise remplie de confiseries et de tous ces trucs qu'achètent les parents quand ils s'inquiètent de la santé mentale de leur progéniture. J'ai déjà fait une liste des livres que je veux transférer de chez eux vers ma bibliothèque actuelle, ainsi que celle des bouquins que je compte revendre dans un futur proche. En fait, on pourrait me qualifier de collectionneuse compulsive, même si je préfère me dire que je fais simplement partie intégrante de la classe mercantile. D'habitude, je me contente de revendre des vieux habits et des livres, mais cette fois je me suis posé la question suivante : et si les jouets de mon enfance pouvaient aussi être échangés contre de l'argent ? Et si, de manière rétroactive, je pouvais justifier le fait de ne jamais être allée à une seule soirée au lycée en revendant ma vieille photo de Monica et Ross pour acheter de l'alcool que je boirais avec les potes incroyablement stylés que je suis censée m'être faits depuis ?

Dans l'objectif d'en foutre plein la vue à des gens de mon lycée qui ne se rappellent probablement pas de mon existence, j'ai décidé d'aller voir combien je pouvais obtenir pour tous ces trucs. Apparemment, « pas grand-chose », ce qui m'a légitimement choquée.

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Les Pogs

Les Pogs nous viennent de la période de dépression qui a eu lieu à Hawaï, et durant laquelle les gosses n'avaient rien d'autre pour jouer que des bouchons de bouteilles de jus de fruits. Dans les années 1990, une maîtresse d'école de là-bas, Blossom Galbiso, a partagé ce vieux passe-temps avec ses élèves, qui ont vite commencé à en devenir fous et à dessiner tout et n'importe quoi dessus, allant des personnages de dessins animés aux hommes politiques. Tout d'un coup, les Pogs sont devenus ultra-populaires — dans les Simpsons, Milhouse échange l'âme de Bart contre un Pog avec Alf dessus — quand soudain, tout le monde a arrêté de s'y intéresser. (Enfin, à part pour certains soldats en mission de l'autre côté de l'océan, pour qui ils sont devenus unemonnaie d'échange, mais c'est une autre histoire.)

Je n'ai donc pas réussi à trouver une seule personne sur internet qui se disait passionné de Pogs ou collectionneur. Tout ce que j'ai trouvé, c'était une sorte de cinglé qui essayait de se faire 10 000 dollars en vendant un set quelconque sur Etsy, et qui n'a pas voulu répondre à mon questionnement journalistique très professionnel (un message privé Etsy qui disait en substance « mais pourquoi ? »).

À la recherche de quelqu'un qui pourrait m'éclairer sur la valeur des Pogs, j'ai fait appel au docteur Lori Verderame, l'experte de l'émission Auction Kings sur Discovery Channel. Elle m'a informé que le marché des collectionneurs existe et se porte bien, et que certains de mes vieux objets pouvaient être échangés contre des bouts de papier, lesquels peuvent être eux-mêmes échangés contre de la nourriture ou contre le fait de préserver un toit au-dessus de ma tête. Cool !

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Mais chaque bonne nouvelle arrive avec son lot de déceptions. Les Pogs sont à peu de chose près les trucs de collection qui ont le moins de valeur au monde, et on peut même se demander pourquoi on en fait la « collection » – avoir des Pogs équivaut plus ou moins à posséder plein de morceaux de cartons arrondis.

Il y a tout simplement trop de Pogs pour qu'un seul d'entre eux aient de la valeur. Sur eBay, il est possible d'acheter des lots de plusieurs centaines de Pogs pour moins de 10 dollars. Et si vous aviez envie de vous faire une collection de Pogs rares, comme Verderame me l'a expliqué, vous dépenseriez un temps incroyable à tous les réunir, et il vous serait probablement impossible de vendre cette collection à qui que ce soit.

Mais pouvait-il y avoir un seul Pog dans mon placard susceptible de valoir quoi que ce soit ? Existe-t-il des Pogs plus prisés que d'autres ? « Lesquels ? », m'a demandé Verderame. « Il y en a des milliards. »

Elle a littéralement émis la suggestion que je fasse des trous dans chacun de mes Pogs afin d'en faire des colliers. Si ce truc se révèle être l'idée du siècle sur Etsy et que vous me la volez, je vous trouverai, et je vous tuerai.

Les Beanie Babies

Là où les Pogs étaient une mode sortie de nulle part, les Beanie Babies étaient le produit d'un seul et même esprit : Ty Warner. Dans les années 1990, ce fabricant de jouets a réussi à convaincre un tas de gens que des peluches d'animaux fabriquées à la chaîne étaient un investissement sûr. En grande partie grâce à leur qualité d'objet de collection et à un marketing bien huilé, les ventes de Beanie Babies sont allées jusqu'à atteindre le milliard par an, et Zac Bissonnette, auteur de The Great Beanie Baby Bubble, estime que 70 % de ces ventes étaient justifiées par l'idée que ces animaux fourrés de petites billes gagneraient de la valeur.

Malheureusement pour les mamans du monde entier, un coup d'œil rapide sur eBay nous montre que Quackers le canard n'est pas près de financer la retraite de qui que ce soit dans les années à venir ; la plupart des Beanie Babies se trouve au prix de 5 dollars pièce. Si l'on y regarde d'un peu plus près, cependant, on dirait bien que certaines personnes entretiennent au moins l'idée de dépenser 2 000 balles pour l'ours Princess Diana.

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Verderame, la commissaire-priseur qui détient un doctorat en histoire de l'art, a été catégorique quand je lui ai dit que certaines personnes étaient toujours prêtes à mettre de l'argent dans les Beanie Babies. Selon Verderame, si vous possédez des Beanie Babies de première ou de deuxième génération qui ont toujours leur étiquette, alors vous pouvez les vendre un peu partout pour environ 200 dollars – voire 2 000 dans le meilleur des cas. En 2013, un ours ultra basique mais qui avait un cœur sur le ventre a été vendu pour 10 000 dollars — ce qui, pour être clair, représente le prix d'une voiture.

À vrai dire, une sorte de troll sur Etsy qui possède cette peluche essaye de le vendre pour plus de 25 000 dollars, ce qui représente le prix d'une voiture encore mieux. Mais cela ne signifie pas que l'ours en peluche vaut véritablement ce prix, comme me l'a rappelé Verderame.

Selon Verderame, beaucoup de gens possèdent des Beanie Babies parce qu'ils sont bon marché et qu'on pouvait les acheter assez facilement à l'époque de leur commercialisation. Cela que les gens ont une attache émotionnelle avec ces peluches, et lorsqu'ils auront 60 ou 70 ans, les millenials pourraient avoir envie de racheter des Beanie Babies par nostalgie. À ce moment-là, on peut supposer que les spéculateurs du monde entier pourront se remplir les poches.

Les cartes Pokémon

Ces cartes avaient pas mal de valeur quand j'étais à l'école primaire – en fait, je me souviens que j'avais réussi à vendre une carte holographique venue du Japon près de 200 dollars à un autre enfant dans une salle de classe obscure. (C'était le fils d'un joueur de golf professionnel, ce qui explique qu'il ait eu autant d'argent, mais en y repensant, c'est bizarre qu'un pré-ado ait autant d'argent de poche. J'espère qu'il n'a pas eu de problèmes de drogue ou un truc du genre par la suite.)

Pour savoir quelle valeur mes cartes pouvaient avoir aujourd'hui, j'ai appelé Kristopher Bucher, qui tient une chaîne YouTube dédiée aux cartes à collectionner. Il m'a dit que les cartes Magic et Yu-Gi-Oh avaient plus de valeur, mais que les Pokémon avaient revu leur cote de popularité à la hausse en 2011, et que le championnat du monde Pokémon est plus populaire que jamais.

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Selon Bucher, les cartes japonaises ont un peu plus de valeur parce qu'elles sont de meilleure qualité et ont une meilleure esthétique. Comme on peut s'y attendre, les seules cartes Pokémon qui aient vraiment de la valeur sont celles qui sont super dures à trouver et qui n'ont été imprimées qu'en quantités limitées.

« La seule carte erreur qui, je pense, puisse avoir de la valeur, est cette carte de Pikachu qui a été imprimée par erreur dans le kit Jungle. On l'appelait le Ivy Pikachu, et c'était censé être une carte promotionnelle. Elle a été imprimée lors de la première édition et glissée dans le set Jungle. C'est la carte la plus recherchée depuis toujours, et elle se rend pour environ 1 000 dollars. »

À ce moment-là, j'ai commencé à fouiner dans mes classeurs. J'ai un set Base complet, et peut-être même un set Fossile, mais je ne pense pas être en possession d'une telle carte. « Les cartes qui ont le plus de valeur sont celles des tout débuts, celles où il n'y pas d'ombre dessus et qui proviennent du set original de base, en particulier Dracaufeu », a poursuivi Bucher. « Je les ai vues partir entre 500 et 1 000 dollars . »

Je n'avais qu'un Dracaufeu banal ; cette interview était naze. Alors que l'expert Pokémon continuait à déblatérer sur des cartes que je n'avais pas, j'ai commencé à passer en revue tous les objets potentiellement précieux que j'avais en ma possession. Puis je suis tombée sur un Tortank et un Florizarre des premières éditions. Des cartes que Bucher estimait entre 100 et 200 dollars pièce.

« De manière générale, je pense que les cartes vont gagner en valeur, et que celles qui valent près de 1 000 dollars aujourd'hui oscilleront entre 1 200 et 1 500 dollars dans dix ans », m'a-t-il expliqué. Mais je n'avais pas spécialement envie d'attendre aussi longtemps. J'avais deux cartes qui valaient au moins 400 dollars maintenant, et ça me suffisait déjà amplement. Qui est chaud pour me les acheter, du coup ?