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Barack Obama défend Colin Kaepernick, mais pas complètement non plus

Le président des Etats-Unis a donné son avis mercredi soir sur la polémique lancée par le quarterback des 49ers.
Another solemn moment at an NFL game. Photo credit: Brad Penner-USA TODAY Sports

On a déjà bien parlé du geste du quarterback des 49ers de San Francisco Colin Kaepernick qui pose un genou par terre pendant l'hymne américain avant chaque match de son équipe pour protester contre la condition des Afro-Américains aux Etats-Unis. Tout le monde ou presque a donné son avis. Ce geste a lancé un mouvement et dans le même temps, toute une industrie du papier d'opinion et d'édito. Il fallait donc que Barack Obama donne son avis là-dessus à un moment ou à un autre.

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Il s'est déjà exprimé sur le sujet au début du mois de septembre, mais on lui a de nouveau posé la question mercredi soir lors d'une assemblée populaire diffusée sur CNN. Un lieutenant de l'armée l'a interrogé sur le geste de Kaepernick - histoire de rappeler que le président des Etats-Unis est également le commandeur des armées - expliquant qu'il pensait que l'hymne était un moment destiné à respecter les membres des forces armées. C'est une opinion très répandue, mais qui n'est pas partagée par tous, même au sein de l'armée américaine.

Obama était évidemment circonspect. Il est, plus qu'aucun président avant lui, bien au courant des discriminations envers les Afro-Américains mais il sait aussi que ses mots seront analysés à la loupe. Fox News l'attend au tournant si son discours dérive d'un chouïa vers une pensée qui n'est pas celle partagée par tout le monde. Sa réponse était donc très centriste.

« Je crois fermement qu'honorer notre drapeau et notre hymne est ce qui nous lie en tant que nation, a-t-il déclaré. Et je pense que pour moi, pour ma famille, pour ceux qui travaillent à la Maison Blanche, nous savons ce que cela représente pour nous, mais aussi ce que cela signifie pour les hommes et les femmes qui combattent pour nous. Mais ce que j'essaie de rappeler constamment aux gens, c'est que ce qui rend ce pays aussi spécial, c'est que l'on respecte les droits des gens à avoir des opinions différentes et à pouvoir exprimer à leur manière leurs inquiétudes. Et le test de notre fidélité à notre constitution, à notre liberté d'expression, à notre Déclaration des droits, ce n'est pas quant tout va bien, mais quand les temps sont durs.

Dans une démocratie comme la notre, il y aura toujours des gens qui font des choses avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord. Mais tant qu'ils le font en respectant la loi, alors nous pouvons faire entendre notre voix si nous ne sommes pas d'accord, mais il sont aussi dans leur droit. Et je pense que c'est important pour nous de reconnaître que parfois dans ces polémiques, nous commençons à avoir une discussion, et je veux que tout le monde s'écoute. Donc je voudrais que Mr Kaepernick et les autres qui s'agenouillent, je veux qu'ils entendent la douleur que leur geste peut provoquer chez, par exemple, quelqu'un qui a perdu un époux ou un enfant tué au combat, et qui sont affectés par la vue de quelqu'un qui n'est pas debout pendant l'hymne. Mais je veux aussi que les gens réfléchissent à la douleur qu'ils tentent d'exprimer à propos de quelqu'un qui a perdu un être cher qui a été injustement tué selon eux. »

Sa réponse est ce qu'elle est - possiblement à cause de sa position à ce moment-là, en face-à-face avec un militaire - mais il n'y avait rien de mal dans ses précédents commentaires sur le sujet le 5 septembre dernier, quand il est allé au cœur du sujet lors d'une conférence de presse en Chine :

« Ce que je vois, c'est qu'il exerce son droit constitutionnel à exprimer son opinion… Je pense qu'il y a beaucoup de manières de le faire. D'une manière générale, quand on touche au drapeau ou à l'hymne national et à la signification que cela a pour les hommes et les femmes dans l'armée qui combattent pour nous, c'est quelque chose de difficile à interpréter pour eux, de comprendre quelles sont ses inquiétudes profondes. Et je ne doute pas de sa sincérité. Je pense qu'il se soucie réellement de questions légitimes dont on doit parler. »