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Le joueur de Ligue 1 VICE Sports du week-end : Georges-Kévin Nkoudou

Le Marseillais Georges-Kévin Nkoudou, en plus d'avoir un nom marrant, est un vrai punk.

Dimanche soir, il a marqué d'une jolie frappe du gauche au ras du poteau contre Nantes. Après cela, il a couru comme un dératé pour célébrer son but, sa main frappant le blason de son nouveau club de cœur, pour finir en bas du virage visiteurs. Malaise dans la Beaujoire : Georges-Kévin Nkoudou a fait deux ans de formation au FCNA et deux années en pro. Oups. Pour beaucoup, ça la fout mal de s'exciter autant devant ses anciens supporters et les gens qui t'ont lancé.

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« Ce qui m'a touché, c'est que le public m'a sifflé alors que j'ai passé de bonnes années dans ce club. Je ne fête pas le but par vengeance mais parce que je suis content d'avoir marqué », dira l'intéressé au micro de Canal + à la fin du match, pour tenter d'expliquer son geste. Une réponse pour apaiser les tensions, calmer les esprits, rassurer les mamans qui regardent le Canal Football Club. Georges-Kévin est un bon garçon, c'est simplement l'insouciance de la jeunesse qui a fait que ses gestes ont dépassé sa pensée.

Non. Sa célébration donne à voir la vraie nature du Marseillais, qu'on avait déjà devinée à travers son style capillaire : Georges-Kévin est un gros PUNK. « Fuck le respect », semble-t-il dire en courant vers ses supporters. Aucun compte à rendre, à personne. L'anticonformisme en étendard. « Ça lui passera », disent les vieux aigris d'un regard dédaigneux. Peut-être, mais pour l'instant, Georges-Kévin a 20 ans et il vous pisse à la raie.

Il a raison de remettre en question la bienséance, le Georges-Kévin. Ces faux comportements de gentlemen de certains footballeurs face à leurs anciennes équipes, visage fermé et regard dans la pelouse, sont encore plus débiles que Cavani qui fait la mitraillette comme un gros teubé à chaque fois qu'il plante un pion. Le summum de la condescendance qu'ils font passer pour un geste de respect.

Jordan Ayew l'avait bien compris. Lui aussi avait le poing levé après avoir planté un doublé à l'OM au Vélodrome l'an dernier. A part si t'es Steven Gerrard et que tu marques contre Liverpool dans un match à enjeu après être revenu en Premier League (c'est une situation très hypothétique), vas-y, tu peux célébrer tes buts.

Pour en revenir à Georges-Kévin, quel avenir pour le milieu offensif marseillais ? La Ligue 1 en a vu passer des Nkoudou. Ce genre d'ailier hyper rapide mais pas fou techniquement, tout juste bon sur le papier à perforer son couloir pour aller balancer un centre en bout de course. De Razak Boukari à Jonathan Pitroipa, on en a connu pas mal des joueurs de contre-attaque monomaniaques qui finissent généralement leurs sprints au Stade rennais. On lui laisse le bénéfice de la jeunesse, il a peut-être encore des choses à nous montrer.

Parce que plus qu'une pointe de vitesse, Georges-Kévin, c'est d'abord un prénom. Un prénom composé, ce qui n'est plus très en vogue nous apprend l'Insee, qui n'a d'ailleurs pas répertorié le prénom Georges-Kévin dans ses statistiques. Celui-ci a en effet été donné trop peu de fois à des nouveaux-nés, moins de 20 fois sur la période 1946-2009 (pour ce qui concerne le fichier des prénoms édition 2011 en tout cas). Le Georges-Kévin est donc un spécimen rare, comme le Jacques-Alaixys par exemple. A noter qu'il y a par contre 92 Zoumana et 50 André-Pierre en France actuellement.

S'il ne signe pas rapidement en Premier League, son salut passera peut-être par là : le football français a une certaine tendresse pour les joueurs aux noms rigolos, même les pas doués. A l'ère du personal branding, il est certainement plus facile professionnellement (dans le foot en tout cas) de s'appeler Georges-Kévin Nkoudou que Benjamin Jeannot ou Adama Traoré, des noms passe-partout. Du coup, on imagine que les recruteurs s'en souviennent plus facilement. C'est peut-être ça qui explique que Toifilou Maoulida a disputé 371 matches en Ligue 1.