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Sports

Dix conseils pour bien réussir vos concours de dunks

On est allé à la rencontre des quatre participants au dunk contest du All Star Game 2016 pour savoir quelles étaient les astuces pour faire le concours parfait.
Yakuba Ouattara lors de l'édition 2015 du All Star Game

Si jamais votre rêve dans la vie est de remporter un concours de dunks officiel, j'espère que, 1) vous avez une paire de poids lestés à la maison et 2) vous n'êtes pas loin de devenir basketteur professionnel.

Car le concours de dunks est une vraie discipline réservée à une petite élite de smasheurs fous, adeptes de la haute voltige et maîtres dans les arabesques en tout genre. Pour en savoir plus sur la manière dont on se prépare à ce genre d'exercice, on est allé à la rencontre des quatre participants au All Star Game 2016 de la LNB qui se déroule ce jeudi soir à 19 heures à l'AccorHotels Arena (diffusion TV sur SFR Sport 2). Micah Downs (Orléans), Deonte Burton (Lille), Jérémy Nzeulie et Abdoulaye Loum (Châlon-sur-Saône) vous expliquent comment on remporte un concours de dunks.

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Avoir un peu d'expérience

Il faut bien commencer quelque part, mais pour se mesurer aux dunkeurs du All Star Game de la LNB, quelques lignes sur le CV ne font pas de mal. Le plus expérimenté de ce concours 2016 est sans conteste Micah Downs l'Orléanais : « J'ai terminé deuxième l'an dernier au concours de dunks du All Star Game italien. Mais j'en ai déjà gagné deux, quand je jouais en Croatie et au Vénézuela. » Jérémy Nzeulie, outre une première participation à ce même concours en 2014, a déjà eu l'occasion de se mesurer aux dunkeurs pros Justin Darlington et Haneef Munir lors du Quai 54 édition 2012. Abdou Loum aurait dû participer au concours français il y a deux ans, mais avait dû déclarer forfait à cause d'une blessure. Ironie de l'histoire, il avait été remplacé par Yakuba Ouattara (vainqueur des deux derniers concours), qu'il remplace cette fois-ci. Quant à Deonte Burton, son dernier dunk contest remonte à ses années lycée. « Mais je l'avais gagné, je suis donc sur une bonne série jusque-là. »

Se tester régulièrement à l'entraînement

Est-ce qu'un concours de dunks se prépare pendant l'année ? Pour pouvoir rentrer des smashs un peu osés à l'heure fatidique, mieux vaut être sûr de son coup. L'expérimenté Micah Downs ne croit pas en la préparation : « Si tu sais dunker, tu peux le faire n'importe quand. » Chez les autres, ça se joue un peu tous les jours à l'entraînement. « Parfois, on tente des trucs un peu compliqués avec les coéquipiers pour voir si ça passe », avoue Jérémy Nzeulie. Du côté de Lille, on s'organise carrément des petits concours de dunks improvisés après les séances si l'on en croit les propos de Deonte Burton.

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Poker face à l'échauffement

Ce mercredi après-midi, à la veille du concours, Nzeulie est le seul des quatre à essayer des dunks un peu recherchés, notamment un alley-oop avec un coéquipier après un rebond sur la tranche du plexi. Les autres se contentent de shooter pour dégripper un peu la mécanique. « Chacun garde pour lui ce qu'il va faire demain », explique Abdoulaye Loum. « T'essaies juste de sentir un peu l'atmosphère de la salle », raconte de son côté Deonte Burton. Personne ne montre ses cartes : ce n'est pas le moment de sortir un 720, il faut en garder sous la semelle. Surtout que cela peut conduire à des blessures. Jérémy Nzeulie se souvient s'être fait mal au genou à la veille de son concours en 2014 : « Ça ne s'était pas très bien passé. Je n'avais pas eu du tout le temps de le préparer avec l'enchaînement des matches. Et à l'échauffement, la salle était froide et j'ai sauté un peu trop vite. Pendant le concours, c'était aussi difficile de se chauffer. Je n'ai pas pu réaliser ce que je voulais. »

Avoir ses dunks fétiches

Pendant le concours, mieux vaut être sûr de ses capacités. Pas question de tenter un dunk imaginé quelques minutes avant : on se repose sur les fondamentaux. Micah Downs, avec son expérience approfondie du dunk contest, a une gamme plutôt élargie pour ses dunks à deux pieds : « Je ne sais pas encore ce que je vais faire exactement demain, mais j'ai des windmills ou des 360 sous le coude. » Jérémy Nzeulie aussi sait déjà ce qu'il peut rentrer sans trop de problèmes : « J'ai deux-trois trucs de base, un alley-oop moulin, un alley-oop rider aussi. Des trucs assez simples : tout le monde ne les rentre pas mais une grande partie des basketteurs savent quand même les faire. »

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Jouer sur ses atouts

Avec ses 2,10m, Abdou Loum a un avantage de taille sur ses concurrents. Cela fait évidemment moins de distance à parcourir pour arriver à l'arceau que pour les arrières Nzeulie et Burton qui émargent sous la barre des 1,90m. Loum le sait bien : « Vu que je suis grand, je vais montrer ma taille, montrer comment je saute, sans faire des choses trop compliquées. Si on tente des trucs difficiles, y a moyen de se rater. Alors qu'on peut faire des dunks plus simples, proprement, et gagner. »

Demander des conseils à droite à gauche

Le concours de dunks n'est pas forcément une discipline individuelle. Jérémy Nzeulie par exemple, sollicite ses coéquipiers pour avoir des idées de figures. « Les meneurs, paradoxalement, ce sont ceux qui dunkent le moins mais qui ont le plus d'idées pour des dunks. Pour ce concours-ci, je vais demander des conseils à mes coéquipiers qui sont présents. »

S'inspirer des plus grands

Zach LaVine, Vince Carter, Dominique Wilkins. Voilà les noms qui reviennent le plus souvent dans la bouche des quatre dunkeurs du All Star Game 2016. Deonte Burton a peut-être un avantage de ce côté-là : « Je suis très pote avec Zach LaVine, c'est le meilleur dunkeur que j'ai vu depuis Vince Carter. Il ne m'a pas donné de conseils particuliers mais j'ai déjà quelques atouts dans la manche. » Abdou Loum se réclame, lui, de l'école Dominique Wilkins. Un peu comme Micah Downs, qui cite aussi Michael Jordan, et regarde attentivement tous les ans le concours du All Star Game de la NBA. Pour beaucoup, le 360 windmill de Carter lors du All Star Game 2000 est le modèle indépassable. Quant à Jérémy Nzeulie, s'il dit ne pas s'inspirer d'autres dunkeurs, il « regarde beaucoup ce qui se fait. Des gars comme Lipek par exemple, en ce moment, c'est celui qui fait fureur. Et en NBA, Gerald Green, Zach LaVine, Aaron Gordon. »

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L'important n'est pas "que" de participer

« Je veux gagner évidemment, on est tous des compétiteurs. Mais en même temps, il faut faire plaisir au public et faire le show. » Micah Downs résume l'état d'esprit du dunkeur de concours. Si Abdoulaye Loum a une vision beaucoup plus relâchée de la chose - « je le fais pour le côté fun avant tout, vu que je dunke facilement, je vais faire ce que je sais faire sans trop penser aux figures » - les autres prennent vraiment le concours au sérieux. « Faut le jouer à fond », martèle même Jérémy Nzeulie.

Regarder ce que font les autres, mais pas trop non plus

Se mettre la pression en faisant attention aux performances des autres dunkeurs ou rester dans son schéma prédéfini en se mettant des œillères ? Compliqué de choisir. « Tu n'as jamais envie de refaire un dunk qui a déjà été fait », explique Micah Downs avec un certain bon sens. C'est pour cela qu'il se prépare des dunks de secours, au cas où. Nzeulie lui se tient à son « plan de base », quoiqu'il advienne.

« Dunk it hard » : le secret du dunk parfait

La puissance, voilà la clé de la victoire lors d'un concours de dunk. Avec un score qui se décide à l'applaudimètre, mieux vaut enflammer les foules en montrant ses biceps plutôt qu'en réalisant des dunks plus techniques mais qui n'arrachent pas l'arceau. « Un peu de style, tu sautes le plus haut possible et tu dunkes de manière puissante », récapitule Micah Downs. Abdou Loum compte, lui, sur un autre paramètre : la réussite au premier essai. « Le dunk parfait, c'est celui que tu réussis du premier coup, avec un bon saut, une bonne hauteur, une bonne amplitude. Pas spécialement technique mais juste clean. » Un dernier conseil ? Penser à l'après-dunk. « Il faut aussi enflammer le public », confie le showman Jérémy Nzeulie. Tout n'est pas qu'affaire de haute voltige.