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Sports

Le Qatar claque 500 millions de dollars chaque semaine pour la Coupe du monde

On estime que l'émirat aura dépensé 200 milliards de dollars pour organiser la Coupe du monde d'ici 2022.
Kirby Lee-USA TODAY Sports

Certains chiffres paraissent exorbitants, voire indécents. Mais Ali Shareef Al Emadi, le ministre des Finances qatari, n'a visiblement pas la même notion des chiffres que le commun des mortels, puisqu'il a récemment déclaré au Guardian que le petit Etat pétrolier dépensait actuellement 500 millions de dollars chaque semaine sur le chantier controversé des infrastructures nécessaires pour accueillir la Coupe du monde de foot 2022. Un rapide calcul permet d'estimer qu'à rythme constant, le Qatar devrait débourser 200 milliards de dollars d'ici la tenue de l'événement, en 2022.

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Vous ne nous croyez pas ? C'est compréhensible, tant les chiffres donnent le tournis. Voici pourtant un extrait de l'article du quotidien britannique de référence.

« Emadi a précisé que ces dépenses couvraient non seulement la construction des stades, mais aussi de grands projets d'infrastructures comme des routes, un nouvel aéroport, des ports et des hôpitaux. »

« 90% des contrats ont déjà été attribués », a ajouté Emadi.

Il ajoute alors : « Nous nous donnons ainsi un bonne chance de livrer les chantiers à temps. Il est hors de question de finir la peinture alors que les premiers spectateurs arrivent déjà.»

Emadi relativise le coût pharaonique des travaux en assurant que ce ne sera pas la Coupe du monde la plus onéreuse de l'Histoire. En considérant que les infrastructures ne rentrent pas dans le budget lié à l'événement en lui-même, techniquement, difficile de lui donner tort. Mais en même temps, ce n'est pas la première fois qu'un gouvernement profite de l'organisation d'une compétition d'ampleur pour refaire à neuf la moitié de ses routes. C'est même vieux comme le monde, cette technique. Sauf que les autres ne mettent pas les mêmes moyens.

En comparaison, le Brésil avait dépensé 11 milliards de dollars pour 2014, et la Russie a annoncé un budget de 10,77 milliards de dollars. Des broutilles.

Naturellement, un tel budget implique des travaux d'envergure. Et qui s'y colle ? Des travailleurs émigrés, dont les conditions de travail ont maintes fois été dénoncées, jusqu'à être comparées à de l'esclavage. En mars dernier, Amnesty International a interviewé 132 travailleurs étrangers attelés à la reconstruction de la tour Khalifa. Tous ont dénoncé des abus, menaces, retards de paiements et autres réjouissances. La technique de chantage utilisée le plus fréquemment par les employeurs étant de confisquer les papiers du travailleur, pour mieux l'asservir.