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​Le joueur de Ligue 1 VICE Sports du week-end : Karim Rekik

Encore une prestation de haute volée du Marseillais à Bastia qui confirme tous les espoirs placés en lui.

Qui symbolise mieux que Karim Rekik la piteuse saison de l'OM ? Pas grand monde. Recrue demandée par Bielsa, présenté comme un grand espoir européen par Labrune qui remerciait dans la même phrase Jean-Michel Aulas d'avoir récupéré Jérémy Morel pour lui permettre d'acheter Rekik, le défenseur néerlandais a, depuis, passé une saison à essayer d'aller toucher le fond. Il l'a peut-être atteint ce week-end avec une performance zéro étoile France Football face à Bastia, ponctuée de deux buts corses qui sont presque entièrement pour sa gueule.

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Nkoulou hors de forme, c'était donc lui qui a été appelé pour former la charnière centrale en compagnie de Rolando, l'assurance d'un marquage au poil et d'une concentration de tous les instants. On déconne : il est assez fascinant d'observer ce que fait Rekik sur le premier but bastiais : un alignement plus qu'hésitant voire carrément réticent qui ouvre la voie à Kamano, qui centre et qui est là pour reprendre ? Karim Rekik, évidemment, qui marque du genou pour planter son deuxième CSC en moins d'un mois après celui contre le Gazélec à la mi-mars. A chaque fois, c'était lors d'un déplacement en Corse, vous aurez noté cette stat inutile.

Sur le penalty concédé par Steeve Mandanda, Rekik est tout crampons dehors pour essayer de récupérer une balle qu'il vient de perdre à vingt-cinq mètres de ses buts. Il perd ses deux duels et Kamano vient s'empaler sur Mandanda. Danic transformera le penalty.

On ne sait pas trop comment interpréter cette prestation de Karim Rekik du coup. Est-ce Michel qui l'a aligné pour se faire virer à coup sûr ? Est-ce que Rekik a volontairement sabordé le match pour que l'entraîneur dégage ? Dans les deux cas, l'issue devrait être la même.

Durant toute la saison, on s'est tous empêché de taper sur Rekik. Défenseur international de 21 ans (une sélection, une mi-temps en amical contre la France en 2014), il ne pouvait pas être forcément aussi mauvais que ses prestations nous laissaient le penser. Eh bien, peut-être qu'à un moment il va falloir se résoudre à l'évidence et accepter que ce gros bourrin à serre-tête est peut-être juste un autre footballeur teubé et pas le prochain Thiago Silva. Après, peut-être que cette saison lui mettra du plomb dans la tête et qu'il apprendra à faire des tacles un peu plus propres et des relances un peu plus assurées dans le futur.

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Toujours est-il qu'en plus de symboliser la faillite de l'OM post-Bielsa, Rekik semble illustrer le manque de talents présents aux Pays-Bas en ce moment. En voyant le onze batave face à la France il y a deux semaines, on s'est quand même demandé comment une équipe demi-finaliste de la Coupe du monde il y a deux ans pouvait, comme ça, en quelques mois, ne plus avoir aucun style et ressembler à un collection de joueurs moyens de l'Eredivisie. Peut-être que Rekik fait partie de cette génération maudite qui fait que les Pays-Bas sont dans le creux de la vague. Ou peut-être que, pire, la Hollande en a fini avec son exception footballistique : en même temps, comment un pays qui compte presque autant d'habitants que l'Île-de-France a-t-il pu jouer les premiers rôles du football international depuis si longtemps ? Peut-être a-t-on là une anomalie en train de se normaliser.

Karim Rekik avait tout d'une blague, on l'a su dès cette chanson en son honneur créée par lui-même lors de la remise du trophée de champion des Pays-Bas au PSV Eindhoven l'an dernier. Comme possédé, le défenseur entonne un chant tribal à sa gloire, les yeux exorbités, comme nous devant ses prestations. Karim Rekik, Karim Rekiki.

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Karim Rekik a déjà sa chanson ! par lephoceen

Ce serait resté une petite anecdote pour rendre humain un monstre défensif qui aurait fait peur à tous les attaquants de Ligue 1. Et puis non, c'est simplement devenu la vanne qui revient à chaque cagade du Néerlandais. Et on l'entend quand même beaucoup en ce moment.

Le pire dans cette histoire : c'est que je pensais que Rekik avait simplement été prêté par Manchester City pour cette saison, comme la charrette de joueurs étrangers plus ou moins imbitables arrivée l'été dernier, les Lucas Silva, les Manquillo, les De Ceglie… Et puis non, Rekik a bien été signé, et pour 4 ans. C'est pour cela, pour toutes ses futures prestations qu'il nous reste à voir et pour déjà symboliser l'OM cette année, que Karim Rekik est le joueur VICE Sports du week-end.