Certains sports sont beaucoup plus kiffants sur console que dans la vraie vie

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Certains sports sont beaucoup plus kiffants sur console que dans la vraie vie

Soyons honnêtes, le golf sur Play, c'est quand même plus marrant.

Quoi de plus agréable que le sport dans la vie ? On parle quand même de la seule matière scolaire qui permettait aux abrutis de nos classes d'être récompensés, loués et admirés de tous pour la simple et bonne raison qu'ils couraient plus vite ou frappaient plus fort que la moyenne. C'est assez merveilleux.

Malgré tout, quand on rentre un peu plus dans le détail du monde du sport, on découvre toute une batterie de disciplines plus ou moins pétées, il faut bien le reconnaître. Fort heureusement, ces sports, que personne ou presque n'aime pratiquer, deviennent pour la plupart passionnants dès lors qu'on les adapte sur console.

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J'ai plein d'exemples en tête, mais le premier qui me vient reste le golf. J'y ai joué une fois en vrai, et c'était un calvaire. Pourtant, dès qu'il s'agit de swinger manette en main, je trouve ça génial.

Aussi profonde que soit mon indifférence pour ce sport, j'adore Everybody's Golf. Je suis sérieux. J'adore ça. Pour mieux comprendre à quel point j'en suis fan, sachez que si j'avais pu me marier avec ce jeu, je l'aurais déjà fait. Et j'aurais déjà probablement divorcé, puisque même un jeu vidéo n'aurait pu supporter le mec ennuyeux et affreux que je serais devenu.

Pour résumer mon rapport au golf, et surtout à Everybody's Golf, j'estime que le jeu vidéo remplace la monotonie de la vie par un peu de joie virtuelle. J'aimerais que le golf soit à l'image du jeu vidéo. J'aimerais apprécier un coup parfait de Tiger Woods ou de n'importe quelle autre star des greens qui fait rêver les gosses. Sauf qu'à la place, je sue sang et eau pour gagner le trophée de platine de la version Vita du jeu. Question de priorités.

Mais ce rapport étrange que j'entretiens avec le sport et son alter ego vidéoludique ne s'arrête pas là. Je suis un fan d'Everton, ce qui signifie que pour moi, mater le foot anglais est une expérience douloureuse étant donné que 97,5% des consultants sont d'anciens joueurs de Liverpool et me donnent envie de vomir. Résultat, je me suis mis aux jeux vidéos pour fuir le monde fade et chiant du foot pro.

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J'adore jouer à Mario Strikers. Ou Inazuma Eleven. Ou même ce jeu d'arcade que j'ai pu squatter mais dont je suis incapable de me souvenir du nom.

Je suis un ardent défenseur des jeux vidéos car, à l'inverse du sport qui souligne les limites du corps humain, les seules frontières qu'ils fixent sont celles de l'imagination de leurs concepteurs. Mais je suis aussi un fan de jeux vidéos car ils peuvent transformer le banal en exceptionnel, et ce bien au-delà des deux exemples de jeux de sport que je vous ai déjà cités.

Prenons la F1 par exemple. Sincèrement, c'est pour moi l'un des pires sports au monde. Bien que les voitures en forme d'avion qui tournent en boucle sur un circuit tracent à plus de 300km/h, c'est un spectacle particulièrement ennuyeux. Les rares fois où j'ai regardé un Grand Prix derrière ma télé, j'ai eu la sensation que les voitures ne s'arrêteraient jamais de rouler, ce qui m'a poussé à estimer que les fans de F1 étaient des gens douteux. Les seuls qui peuvent peut-être les concurrencer restent les personnes qui jugent que le golf est un sport qui commence à trop se démocratiser.

Là encore, ma haine de la F1 ne m'empêche pas de prendre mon pied quand il s'agit de prendre des chicanes sur console, même si j'utilise bien sûr toutes les assistances possibles et imaginables. A mon sens, la F1 résume parfaitement la valeur des sports mécaniques : ils sont tous insupportables dans la vraie vie, mais incroyables sur console, où le joueur se retrouve dans le cockpit. Et accessoirement ne risque pas de mourir en cas de sortie de route trop violente.

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Mais cette belle théorie s'écroule dès qu'on évoque Project CARS, où chaque petit réglage doit se faire manuellement et vous confronte à la partie la plus technique (traduisez, chiante) des jeux vidéos de simulation de pilotage.

Les jeux vidéos ont cela de merveilleux qu'ils parviennent même à magnifier les sports moins ennuyeux, qui ont été rendus chiants par les changements de règles. Prenons l'exemple du catch et de la WWE – coupons court à tout débat, c'est bel et bien un sport – qui interdit désormais les saignements et les coups à la tête. Ce n'est pas une bonne chose. Heureusement, le jeu vidéo éponyme nous permet de rosser des combattants comme The Miz à coups de chaises et de faire jaillir l'hémoglobine. Les retransmissions télé ont beau être un peu nulles ces derniers temps, au moins, je peux toujours me faire plaisir en éclatant l'alter ego virtuel d'un mec dont je jalouse les muscles.

C'est un thème récurrent ces dernières années : la magie du jeu vidéo vous sauvant de longues heures passées avec votre frère à regarder des sports pourris, ce dernier tentant de vous convaincre qu'en fait mater du cyclisme est une activité tout à fait intéressante et respectable. Non, mon cher Paul, je préfère de loin passer ma journée à jouer à Pro Cycling Manager.

De la même façon, peu m'importe de comprendre à quel point Stephen Hendry est un joueur de snooker exceptionnel, tout comme je ne veux pas savoir pourquoi et comment Ronnie O'Sullivan a commencé à jouer de la main gauche parce qu'il était lassé de tout gagner avec sa main droite. Je préfère amplement me délecter des graphismes de Jimmy White's Whirlwind Snooker. Eh non, je ne regarderai jamais un match de baseball en entier, bien que je peux prendre du plaisir en jouant à Super Mega Baseball, comme je l'ai fait récemment.

Et la liste pourrait encore s'allonger avec des noms de jeux toujours plus obscurs, adaptant à l'écran des sports toujours plus pétés. Mais je m'arrête là car ce n'est pas l'essentiel. Ce qu'il faut comprendre, c'est que le pouvoir des jeux vidéos est tellement infini qu'il peut même parvenir à rendre le lancer du marteau intéressant. Alors acceptons que la plupart des sports sont pourris, bourrons-nous la gueule et jouons aux jeux vidéo.