Le Virage Sud du Mans est toujours présent

FYI.

This story is over 5 years old.

Kopland

Le Virage Sud du Mans est toujours présent

Après des années de galère, les supporters du Mans semblent enfin entrevoir la lumière avec la remontée de leur club fétiche en CFA, le quatrième échelon national. Coup d’œil sur son groupe de supporters le plus remuant : le Virage Sud.

C'est le genre de match qui n'a pas vraiment les faveurs des télés et du grand public. Pourtant, il charrie son lot de ferveur, d'espoirs et de beauté. Le samedi 29 avril dernier, Le Mans FC, deuxième du groupe B de CFA 2, remportait (1-0) une victoire très importante pour la montée en CFA contre Saint-Pryvé-Saint-Hilaire, le leader du championnat. A cette occasion, ils étaient plus de 3300 supporters réunis au MMArena, l'enceinte du club sarthois, pour encourager les Sang et Or. Un chiffre important -c'est seulement le cinquième club à le dépasser dans cette division- salué par l'ensemble de la presse locale et une très belle ambiance assurée pendant toute la rencontre par un groupe de supporters très remuants : le Virage Sud (VS).

Publicité

Photo via Facebook Virage Sud.

« Le Virage Sud Le Mans est une association regroupant les groupes Worshippers, Fanatic's et Firesnake », explique l'un de ses responsables, fier d'affirmer une « tendance ultra, sans se définir malgré tout comme tel » : « L'asso a été créée en 2008 et son objectif est d'apporter ferveur, fidélité et encouragements à l'équipe fanion, à domicile comme à l'extérieur, avec des chants et des drapeaux. » En son sein se réunissent de jeunes fans du Mans, mais aussi des plus anciens présents depuis la fin des années 80 et qui ont fait leurs premières armes au stade Léon Bollée, l'ancien antre du club. Fort de plus de 800 membres à sa création, le Virage Sud en compte aujourd'hui 150. Et c'est déjà pas mal, quand on connaît les galères sportives et administratives qu'a rencontrées le club du Mans ces dernières années…

En 2010, après cinq années consécutives dans l'élite, le Mans Union Club 72 est relégué en seconde division. Il échoue à remonter immédiatement en Ligue 1 l'année suivante (où il se renomme Le Mans FC) malgré l'inauguration de la MMArena, son tout nouveau stade de 25 000 places en cours de saison. Plombé par des résultats décevants et des difficultés financières importantes, le club est mis en liquidation judiciaire et rétrogradé en Division d'honneur (DH) durant l'été 2013.

De quoi faire lâcher le Virage Sud ? Au contraire, assure l'un de ses représentants : « Bon, la rétrogradation a vraiment été perçue comme un coup de massue… On a perdu pas mal d'adhérents, certains sont partis car ils n'ont supporté la gestion calamiteuse et la liquidation du club. Et il faut reconnaître qu'il est très difficile de voir passer son club de la Ligue 2 à la DH en quelques mois. Mais le Virage Sud est resté soudé. Il était le seul à être là au tout début en Division d'honneur et en plus de son soutien inconditionnel, le VS a même tenu la buvette du club et tout fait pour que la convivialité reste présente avant qu'un président ne soit nommé. »

Publicité

Photo via Facebook Virage Sud.

Obligée de quitter la MMArena pour le terrain de son centre de formation, l'équipe sarthoise ne perd donc pas ses supporters les plus fervents. « Il est toujours resté un vrai noyau de supporters », confirme Christian Cheron, journaliste sportif suivant Le Mans depuis plus de 40 ans pour le quotidien régional Le Maine Libre. « Le Virage Sud a été très fidèle au club, même si le terrain domicile sur lequel le club a joué pendant deux ans n'a pas facilité leur tâche puisqu'il n'y avait pas de tribune et que le spectacle proposé n'était pas formidable…Malgré tout, pas mal de ces supporters se déplaçaient à chaque rencontre du Mans à l'extérieur, ce qui surprenait souvent les équipes qui recevaient, rarement habituées à cela en Division d'honneur ou en CFA 2 ! », aime-t-il à rappeler.

Arrivé à la tête du Mans FC durant l'été 2016 avec nouvelles ambitions, le président Thierry Gomez perçoit immédiatement la passion qui anime certains des supporters : « Je m'attendais à quelque chose, mais ça a été une belle surprise ! Le Virage Sud a une vraie culture de supporters… On sent qu'il y a du vécu à ce niveau là, une originalité, une créativité. Et on imagine l'investissement de ses membres pour le club, du temps qu'ils y consacrent et de l'argent qu'ils dépensent. » Une énergie débordante qu'il apprécie et qu'il admire, conscient qu'elle contribue au renouveau sportif relatif du Mans : « L'histoire d'un club n'est belle que si il y a des supporters ! C'est pour cela qu'il faut du dialogue et du respect mutuel entre eux et les dirigeants. On est là pour échanger, s'apporter des choses. »

Photo via Facebook Virage Sud.

S'il se réjouit de voir la motivation de ce noyau dur, le président du Mans est bien décidé à attirer davantage de public. Pour ce faire, il a également mis un point d'honneur à faire revenir l'équipe mancelle au MMArena. Une initiative qui a d'ailleurs été particulièrement saluée par le Virage Sud. « Retourner au MMArena était une promesse de Thierry Gomez », indique un des responsables. « Et ça a été quelque chose de vraiment appréciable pour nous car il est évidemment plus facile de regrouper du monde en tribune que derrière une main courante, même si le stade sonne encore un peu creux… » Lors de la victoire (1-0) contre le leader Saint-Pryvé-Saint-Hilaire le samedi 29 avril dernier, ils étaient tout de même plus de 3300 à encourager les Sang et Or avec des animations et une belle ambiance au Virage Sud.

Deux semaines plus tard, plus d'une centaine de ses membres s'étaient donnés rendez-vous à Oissel, en Normandie, pour aider les joueurs à décrocher un beau match nul (2-2). Une nouvelle démonstration de force qui a galvanisé les joueurs, puisque pour sa dernière rencontre de la saison face à l'équipe réserve de Tours, Le Mans a remporté une large victoire neuf buts à deux (avec plus de 3600 spectateurs au MMArena, record d'affluence battu en CFA 2 pour Le Mans). Un carton qui a permis aux joueurs et aux supporters de fêter ensemble la fin d'une une belle saison et au club de s'assurer la montée à l'échelon supérieur…

Assurés de voir leurs joueurs remonter en CFA (bientôt renommée National 2), ses supporters ont maintenant hâte de renouer avec les belles années qu'ils ont connu dans les années 2000. « Nous apprécions les moments actuels car cela nous permet d'avoir des ambiances sympas, du vrai football populaire », expliquent-ils. « Mais les gros matchs nous manquent un peu. En montant à l'étage supérieur, on espère que l'engouement autour de notre club grandira.»