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Culture

Avec ceux qui font résonner le disco à nouveau à Montréal

Le duo The Patchouli Brothers nous raconte d’où vient leur passion pour le disco et pourquoi leurs soirées Beam Me Up portent bien leur nom.
À partir de la gauche, Cyclist, Graeme (qui travaille au Piston), Dylan et John 

Originaires d’Ontario, les DJ Dylan et John forment The Patchouli Brothers. Ces deux amis d’enfance ont rencontré à Toronto le DJ Cyclist il y a environ sept ans, et décidé, entre mélomanes de disco, de créer le concept des soirées Beam Me Up.

Avec des résidences hebdomadaires à Toronto, ces diggers jouent tous les derniers samedis du mois à Montréal au bar Groove Nation.

Citée par RedBull Music Academy comme deuxième grande ville d’amateurs de disco après New York, Montréal a connu une popularité mondiale avec ce courant musical des années 70. Ils nous parlent de cette époque et de leur vision du disco d’aujourd’hui.

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VICE: Le disco est une musique des années 70. À quel moment vous êtes-vous découvert cette passion?
John : Tout a commencé en 2010 à la soirée montréalaise Love Disco Style. Ce soir-là, l’un des DJ, Matth Bain, passait des titres disco qui m’ont tellement plu que j’ai été ce gars horrible à lui demander le nom de chacun des artistes. Il a été vraiment nice avec moi et je suis reparti à Toronto avec de véritables pépites disco.

Nous avons écouté ces morceaux et sommes très vite devenus obsédés par l’univers disco : son histoire, ses soirées, ses DJ, ses artistes ou encore ses clubs mythiques comme le Lime Light à Montréal.

Vous étiez déjà DJ à Toronto. La transition vers le disco a-t-elle été smooth ?
Dylan : Nous avons commencé le DJing en faisant de la musique funk et soul, nous passions un peu de disco, mais la découverte du disco underground des années 70 a été un tournant radical dans notre musique. Nous avons même été virés d’une résidence parce nous jouions trop de disco!

L’un des propriétaires du Piston [un club de Toronto] a perçu un potentiel et nous a encouragés à continuer nos recherches. En 2012, nous avons fini par nous associer à Cyclist, passionné aussi, pour les soirées full disco Beam Me Up [BMU].

Montréal a été une grande ville pour le disco. En connaissez-vous les grands noms?
Dylan : Nous avions croisé le DJ Robert Ouimet [considéré comme le parrain du disco canadien], une année où il jouait à la Pride de Toronto. Nous n’avions pas eu le temps de lui parler, c’est venu plus tard quand nous l’avons invité à une de nos soirées BMU. C’est un DJ phénoménal, il fait encore de la grande musique!

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Jonh : Robert est une encyclopédie du disco; lui parler, c’est comme aller à l’école de musique, il a toujours une histoire à raconter ou un album à nous conseiller.

DJ Cyclist est un grand fan de Gino Soccio, un grand artiste montréalais, il joue sa musique à toutes nos soirées BMU. Il m’a aussi fait découvrir le titre Can’t Believe d’une artiste québécoise, Nancy Martinez. Ce morceau est unique, brut et léger à la fois sur une vibe de disco italien.

So far, comment se passe votre expérience Beam Me Up à Montréal?
John : Nous avons commencé à jouer en septembre dernier. Montréal nous a connus avec un spectre plus dessiné de ce que nous aimons et sommes musicalement. La ville connaît aussi très bien la musique disco, nous sommes toujours étonnés de voir des jeunes de 18 ans reconnaître les titres que nous passons. L'histoire et le niveau d'appréciation de la musique en général y sont indéniables.

Dylan: À Montréal, les gens commencent à danser dès l’entrée dans la salle. Nous avons été submergés par leur soutien, c'est un plaisir de jouer ici! C'est d’ailleurs toujours agréable de venir y passer quatre jours par mois. Nous en profitons pour faire un tour chez les disquaires, ou encore rendre visite à notre ami Robert [Ouimet] dont nous sommes devenus très proches.

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Est-ce qu’on peut parler d’un revival de la musique disco?
John : Grâce à des groupes comme Daft Punk, le disco est redevenu une musique cool auprès des plus jeunes. Mais en réalité, le disco n’a jamais disparu, au contraire; il continue d’inspirer la plupart des mouvements de musique que nous connaissons aujourd’hui!

De grands projets pour vous dans l’année à venir?
Dylan : En tant que Patchouli Brothers, nous avons des edits sortis sur différents labels. Nous avons travaillé sur des titres originaux avec le producteur Rob Szabo. Nous avons d’ailleurs obtenu une subvention de Factor Canada pour en faire d’autres.

John : Nous avons aussi appliqué à des bourses pour sortir un EP de créations originales, du disco plus moderne, en collaboration avec des artistes et musiciens canadiens. Une série de projets avec Quinton Scott de Strut Records et un projet Beam Me Up avec la maison de disque BBE (Barely Breaking Even) sont aussi en cours; une grande année nous attend!

Une phrase de fin?
Dylan : Le disco est une musique qui rassemble; il y a toujours un bon mélange de ceux qui connaissent cette musique et ceux qui ne la connaissent pas, mais aiment la danser.