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Sports

Ce que les surfeurs pros pensent des Jeux olympiques

Certains surfeurs professionnels ont partagé leurs avis sur l'admission du surf aux prochains JO de Tokyo en 2020.
http://www.webberwavepools.com/olympics/

Au début du mois d'août, le Comité international olympique a annoncé que le surf fera son apparition aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Ça semble plutôt être une bonne nouvelle pour la discipline en termes de reconnaissance, de retombées publicitaires et de sponsoring. Mais le monde du surf est petit n'est pas aussi uni par rapport à cette décision. Il y a une scission entre les grandes industries du surfwear et les surfeurs qui détestent plus que tout la publicité et les grandes compétitions internationales.

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De nombreux surfeurs estiment que les Jeux olympiques vont faire des ravages sur la discipline et pourraient détruite les valeurs, la pureté et la culture du surf. D'autres pensent que l'attention des médias augmentera et que le surf pèsera davantage dans le paysage sportif.

Actuel numéro 1 mondial, Tyler Wright ne pouvait pas être plus heureux de cette nouvelle. « Oui, bien sûr, je veux surfer aux Jeux olympiques. Je pense que c'est une bonne chose pour notre sport. Ça sera intéressant de voir comment les choses vont se dérouler, le nombre de surfeurs pour chaque pays, si la compétition aura lieu dans une piscine à vagues ou dans l'océan, toutes ces choses-là. Mais, personnellement, je ne peux pas attendre ».

La compatriote de Tyler, Nikki van Dijk, surfeuse sur le World Tour, partage le même avis : « Je pense que la compétition doit se tenir dans une piscine à vagues, sinon les gens ne le feront pas et ne s'y intéresseraient pas. Ça perdrait de l'intérêt si on fait ça dans l'océan, en particulier au Japon où le surf n'a pas un rayonnement énorme. Je pense que les personnes qui ne veulent pas surfer aux Jeux olympiques sont des gens qui pensent que se serait une mauvaise représentation de notre sport. »

Le surfeur pro de Californie, Dillon Perillo, est quant à lui moins convaincu.

« Je trouve qu'il est difficile de prophétiser, a-t-il affirmé. Que s'est-il passé lorsque le surf a été introduit aux X Games ? Etait-ce une bonne chose ? Ça a duré peu de temps en tout cas. Il y a seulement une piscine à vagues à Bakersfield en Californie. Comment ça va se passer si les Jeux olympiques ont lieu dans un autre pays ? Le surf dépend de paramètres trop variables pour qu'il soit un sport olympique. Je suis sceptique honnêtement. Franchement, je suis sceptique. Combien de vagues sont nécessaires pour organiser un concours olympique de surf ? La piscine peut-elle apporter suffisamment de vagues ? Je n'ai pas assez d'informations en ma possession pour pouvoir me prononcer. Certains disent que c'est bon pour notre sport. Mais comment définir le mot ''bon'' ? Je pense que le surf est déjà assez bon, vous ne pensez pas ?

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Le président de la fédération internationale de surf, Fernando Aguerre, a réussi son pari. Il aura fallu 20 ans de lobbying pour que le surf soit aux JO après cinq tentatives qui se sont soldées par des échecs (Sydney en 2000, Athènes en 2004, Pékin en 2008, Londres en 2012 et Rio en 2016).

Il y a tout de même de belles lignes au Japon.

Sur le site de la fédération française de surf, le Français Jérémy Florès ne cachait pas sa satisfaction après la décision rendue par le CIO : « C'est une super nouvelle ! Ça va être génial pour le surf. Ça prouve que notre sport est reconnu mondialement. Beaucoup de surfeurs, beaucoup de fans du surf, savent déjà que le surf est très bien organisé, qu'il dispose d'un circuit international depuis bien longtemps. Que des surfeurs professionnels vivent très bien de leur sport. Le grand public ne le sait peut être encore et avec les Jeux Olympiques, on va pouvoir montrer au plus grand nombre que le surf est juste… énorme. Comme tout sportif, c'est un rêve de pouvoir y participer. Pouvoir représenter la France, les couleurs de la France. C'est magique ».

Johanne Defay, la numéro 1 française est tout aussi heureuse : « On attendait tous cette confirmation. C'est génial, je suis vraiment contente de cette décision ! Cela reste encore flou pour nous, surfeurs, mais nous sommes tous contents pour la discipline. En tant que sportive, c'est un rêve de faire les JO, un Graal même ! C'est une compétition prestigieuse qui va apporter une grande visibilité et crédibilité à notre sport. On nous considèrera peut-être plus comme des vrais athlètes. »

Pour rassurer celles et ceux qui s'inquiètent de devoir faire du surf sur une piscine à vagues artificielles, Fernando Aguerre a précisé que la compétition aurait lieu sur des vagues naturelles, donc dans l'océan. Vingt hommes et vingt femmes participeront aux premières épreuves olympiques de surf, dans des conditions qui devraient être plutôt bonnes puisqu'au Japon les mois d'août à octobre sont considérés comme la meilleure période pour surfer.