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Sports

Ce soir, le Parc OL va découvrir le public turc

Les 15 000 fans de Besiktas présents au stade devraient mettre une chaude ambiance.

Ce jeudi soir au Parc OL, le quart de finale de Ligue Europa entre Lyon et Besiktas promet d'être explosif sur le terrain, avec deux équipes joueuses au fort potentiel offensif. Il risque d'être tout aussi tendu en tribunes, à en juger par l'impressionnant dispositif mis en place par la préfecture du Rhône. 1 000 policiers mobilisés, dont certains turcophones, patrouilleront aux abords du stade pour prévenir tout risque de débordement avant et après cette rencontre classée à très haut risque (4 sur 4).

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Après le passage remarqué des supporters parisiens au stade pour la finale de la Coupe de la Ligue – multiples dégradations, sièges cassés – le Parc OL subit un deuxième test d'ampleur en termes de sécurité. En effet, pas moins de 15 000 supporters de Besiktas sont attendus dans les tribunes, sans compter les nombreux Français d'origine turque et immigrés turcs de la région qui ne manqueront pas de supporter le club stambouliote hors-parcage.

Outre l'affluence record, le match est estimé à risque par les autorités car il s'inscrit dans un contexte particulier. Le stade se trouve en effet à Décines, ville de la banlieue lyonnaise surnommée "La petite Arménie", connue pour avoir accueilli Jean et Youri Djorkaeff, une particularité qui pourrait réveiller le vieil antagonisme entre Turcs et Arméniens.

Autre détail d'importance, le match se tient à quelques jours d'un référendum organisé par le président turc Recep Tayyip Erdogan visant à lui accorder les pouvoirs dévolus actuellement au Premier ministre. Un vote en forme de plébiscite pour celui qui domine outrageusement le paysage politique turc depuis 2003. Or, les supporters de Besiktas ne sont pas vraiment connus pour être de grands fans du président. Ils ont activement pris part au mouvement social qui s'était enraciné place Taksim pour s'opposer à la destruction du Parc Gezi en 2013. L'un des groupes ultras des Aigles Noirs avait même volé une pelleteuse pour s'opposer à la police et avait été accusé de tentative de coup d'Etat par le régime.

Ajoutez à ça la presse sportive du pays qui chauffe un peu les supporters avec ce genre de Une un peu provoc', et vous comprendrez dans quel contexte se jouera le match ce soir.

La Une surréaliste de Fotomaç avant — Foot Mercato (@footmercato)13 avril 2017

De leur côtés, les Lyonnais peuvent compter sur des Bad Gones surmotivés, comme en témoigne cet appel à la mobilisation qui circule sur le Net.

Et surtout, ils peuvent compter sur le calme olympien de leur président Jean-Michel Aulas, qui désamorce déjà le match retour avec son sens de la formule habituelle dans les colonnes du Progrès : « Je connais le nouveau stade magnifique de Besiktas. Je connais plein de gens qui y ont joué, a-t-il expliqué. J'ai vu Christian Karembeu, directeur sportif de l'équipe d'Olympiakos, qui y a joué au tour précédent. C'est moins dur que Bastia. C'est un stade neuf, sécurisé. Bien sûr qu'il y a de l'ambiance, mais comme au Parc OL. Il faut arrêter de filer la trouille aux joueurs. J'aimerais bien qu'on soit à la hauteur des supporters turcs. Et ce match à Besiktas ne sera pas plus difficile que celui à Rome. »