Comment le public du Parc m'a fait devenir supporter du PSG

FYI.

This story is over 5 years old.

Kopland

Comment le public du Parc m'a fait devenir supporter du PSG

Son amour pour le Paris Saint-Germain a commencé un soir de septembre 1993. Il nous le raconte.

Tout a commencé lors de la saison 1993-1994. J'avais alors 9 ans et le fils d'amis de mes parents, bien plus âgé que moi, m'invite à aller voir un match de football au Parc des Princes. À l'époque, le ballon rond m'est encore inconnu, excepté la balle en mousse dans la cour de récréation.

Nous dînons chez lui, tout près de la Porte d'Auteuil. Alors que nous terminons le poulet rôti, nous entendons la foule dans la rue. Je regarde dehors et c'est le premier choc. Des mecs avec des maillots de foot et des écharpes rouges et bleues marchent en groupes en gueulant je ne sais quoi pendant que les commerçants baissent leurs rideaux.

Publicité

On achève le repas et il est temps d'y aller. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, j'ai un peu peur. Je sais juste que nous allons voir un match de l'équipe de la ville de Paris qui s'appelle le Paris Saint-Germain. Dans la rue, on est bien calé dans la masse de supporters, je ne comprends pas trop ce qu'il se passe en fait. Des blacks, des blancs, certains crânes rasés, des rebeux, qui ont tous le même code couleur vestimentaire : une écharpe et un maillot rouges et bleus.

On fait la queue pour rentrer dans le stade, mon « pote » se fait fouiller, je ne comprends toujours pas. On monte les marches nous menant tout en haut de la tribune K. J'aperçois les gradins et les panneaux publicitaires, je fais alors une tachycardie, en silence, pétrifié par le spectacle qui se présente à moi. C'est bon on est calé sur notre siège. J'observe l'enceinte ébahi. Et puis je tourne la tête sur ma gauche et je découvre la tribune Boulogne, dégueulant d'activité et d'excitation. Ça chante, ça s'agite, ça déploie des banderoles, ça pète des fumigènes. Nouvelle décharge, un vrai 14 juillet en plein mois de septembre.

Le coup d'envoi va être donné. Mon acolyte m'explique un peu le contexte de ce PSG-Auxerre et me présente les joueurs de Paris : les Bernard Lama, Patrick Colleter, Alain Roche, Ricardo, Paul Le Guen, David Ginola, Valdo, George Weah et tous les autres. Paris s'impose 4 à 0 grâce à des buts de Weah, Ginola et Le Guen. Mais pour tout vous dire, le match, je m'en fiche complètement. Mes yeux restent scotchés à la tribune Boulogne qui chante en parfait accord avec son homologue d'Auteuil. Je suis flippé mais en même temps fasciné. Ces types qui donnent tout pour une équipe de foot me font aimer cette ambiance, ce stade, cette équipe, ce club. Je m'attache inévitablement au Paris Saint-Germain.

Voilà, depuis ce soir-là je suis supporter du PSG. Mon attachement à ce club s'est amplifié lorsque le Real Madrid s'est effondré sur un coup de tête d'Antoine Kombouaré. Je me suis intéressé à tous ces joueurs particuliers, et bandants, qui ont porté ce maillot : Mister George, Gino, Leo, Valdo, Youri, Raï, Ronnie, Jay-Jay, Gabi Heinze et tant d'autres.

Je suis allé voir les derniers matches au Parc de Ronaldinho et Gabriel Heinze, j'ai insulté Fiorèse pour son acte de trahison, j'ai chialé quand le club a monté une équipe en carton pour jouer la Ligue des champions, j'ai pas compris l'intransigeance du plan Leproux et je regrette la neutralité des tribunes du Parc squattées par plus de spectateurs que de supporters. On va pas revenir sur ce débat que certains maîtrisent mieux que moi.

Alors oui, aujourd'hui les gens peuvent dire ce qu'ils veulent : supporter le PSG c'est trop facile avec l'argent du Qatar. Ou encore le PSG n'a pas remporté de Ligue des champions. Rien à faire. Le supportérisme est subjectif et s'explique difficilement. Je me retourne juste en pensant à tous ces joueurs de folie, à cette ambiance électrique, aux émotions transmises et à cette énergie animale. Et je peux vous dire que même si c'est du passé, mon cœur ne cesse de me dire : Ici c'est Paris !