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Music

Brace ! Brace ! a rempli sa guitare de chorus et de bonbons qui font rigoler

On écoute en entier le délicieux premier album bubble rock des Parisiens qui arrive en fin de semaine chez Howlin Banana.
Marc-Aurèle Baly
Paris, FR
© Howlin Banana

À force d'être éternellement moribond, le rock de France n'en arrête plus ses rebonds.

Prétendument désormais sans enjeu, sans argent, sans terrain de jeu (les SMACS ne comptent pas vraiment), il en est réduit à errer dans les caves et les bars quand ces derniers ne ferment pas (aux dernières nouvelles, même le Batofar à Paris est sur le point de se transformer en club salsa, tuez-moi), trop occupé à regarder le fond de sa pinte en niant le fait qu'il soit désormais supplanté par tout un tas de choses, il faut le dire, un peu plus sexy. De la trap à l'EDM pupute par exemple, mais aussi jusqu'à (et là c'est peut-être un peu désespérant) ces derniers dinosaures du rock à gros cul qui, eux, vendent toujours des camions de leurs disques de merde.

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Mais ce n'est peut-être pas plus mal, car cela laisse la liberté aux choupettes abandonnées sur le bord de la route de creuser un sillon, certes un peu rincé, mais avec assez de liberté de mouvement (puisque personne ne les regarde vraiment) pour espérer en tirer quelque chose de substantiel. Personnellement, je sais qu'il y a encore quelques années, j'aurais sans doute eu envie de passer la bite au cirage d'un groupe français qui se serait réclamé de Blur ou de Dinosaur Jr. Seulement, les dénommés Brace ! Brace ! (car c'est d'eux qu'il s'agit aujourd'hui) arrivent à dévier de ce côté « groupe français interchangeable de première partie » et à accrocher l'oreille grâce justement à des arrangements malins, des changements de ton un peu abrupts, des structures à tiroir et le plein de chorus sur les guitares (la formule gagnante depuis MacDeMarco, mais on ne va pas se plaindre) pour capter suffisamment l'attention d'un auditeur qui aurait parfois besoin d'un peu d'adderall.

Et c'est bien cette indolence que le groupe va chercher, celle du même tonneau que Pavement, Fleetwood Mac période « That's All For Everyone » et Black Moth Super Rainbow, soit un triangle composite qui ne dit pas grand-chose sur leur esthétique (elle est plutôt glissante, d'ailleurs), que sur la pente décroissante qu'ils ont de traiter leur musique (elle est assez droguée/colorée). D'ailleurs, sur leur premier album du même nom, c'est surtout lorsque qu'ils lèvent le pied et qu'ils se permettent d'observer le paysage autour que leur musique est la plus attrayante. Drapés dans une richesse mélodique et des arrangements chatoyants, qui mine de rien, échappent au tout-venant à guitares, Brace ! Brace ! sait qu'il ne deale ni la meilleure ni la came la plus pure sur le marché, mais qu'il en a suffisamment mis dans le pochon pour que le voyage en vaille plus que la peine.

Le premier album de Brace ! Brace ! sortira vendredi chez Howlin' Banana. Vous pouvez le commander ici et l'écouter en entier ci-dessus.

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