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Crime

À Hong Kong, la police répond aux manifestants avec du gaz lacrymogène

Hong Kong a été submergée par des dizaines de milliers de manifestants après que le groupe pro-démocratique Occupy Central a officiellement lancé un mouvement de désobéissance civile de masse.
Photo Vincent Yu/AP

Les rues grouillantes de Hong Kong et son coeur financier ont été submergés par des dizaines de milliers de manifestants après que le groupe pro-démocratique Occupy Central a officiellement lancé un mouvement de désobéissance civile de masse.

Cela faisait des semaines qu'Occupy Central menaçait d'organiser des manifestations pour paralyser le centre économique et financier si la Chine ne remplissait pas les exigences de suffrage universel et ne garantissait pas des élections complètes et ouvertes en 2017 comme promis.

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Les affrontement entre la police et les manifestants ont débuté vendredi, quand des centaines d'étudiants ont envahi les bureaux du gouvernement hongkongais et y ont organisé un sit-in de deux nuits, après avoir boycotté les cours pendant une semaine. Les étudiants ont rapidement été rejoints par des milliers de personnes, dont les organisateurs d'Occupy Central.

La police anti-émeute affronte les étudiants manifestant en faveur de la démocratie à Hong Kong. Lisez-en plus ici (article en anglais).

Le nombre grandissant de participants au mouvement a incité les organisateurs à lancer officiellement la manifestation Occupy Central dimanche matin, devançant les prévisions spéculatives selon lesquelles la manifestation aurait lieu mercredi, jour férié de la fête nationale chinoise.

Dimanche, les rassemblements se sont largement déplacés du lieu du sit-in étudiant, mais une silhouette solitaire tenait bon devant le siège du gouvernement, défiant la police depuis l'autre coté des barrières métalliques.

25-yr-old Kenneth still holding 1-man protest facing HK gov HQ. Hasn't moved for 5+hrs since police used tear gas - Tom Grundy (@tomgrundy)September 28, 2014

Des vidéos montrent des policiers lançant des bombes de gaz lacrymogène et faisant gicler du spray poivre sur des manifestants qui chargent le cordon de police encerclant la zone de manifestation verrouillée de Tamar, dimanche dans le centre ville. La police a menacé d'utiliser un « niveau de force supérieur » si les manifestants « ne quittent pas la zone dans l'ordre et dans le calme », rapportent des médias locaux.

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Mais la fumée et les jets de lacrymogènes n'ont pas eu l'air de dissuader les quelques trente mille manifestants revenus dimanche après-midi, selon les estimations des organisateurs. La foule s'est répandue dans les rues les plus fréquentées de la ville, encerclant les bus et stoppant le traffic.

Hong Kong « est entrée dans une ère nouvelle et les gens doivent se réveiller. Ce n'est plus la vieille Hong Kong », a crié à la police W.T. Chung, manifestant quarante-six ans, d'après Associated Press.

My parents were in HK in 1960s when police beat back pro-CPC rioters. Now police face anti-CPC crowds. - Edward Wong (@comradewong)September 28, 2014

La police indique qu'au moins soixante-dix-huit personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations vendredi. Ce nombre inclut soixante-trois hommes et quinze femmes, âgés de seize à cinquante-huit ans.

Samedi, le commissaire de police Steve Hui Chun-tak a déclaré à des médias locaux qu'onze membres du personnel de sécurité d'un immeuble adjacent ainsi que quatre policiers avaient été blessés, dont un policier qui a reçu d'un parapluie une entaille de dix centimètres.

Le gouvernement chinois a qualifié les manifestations d'illégales et a publié dimanche un communiqué répondant aux manifestations et aux exigences d'Occupy Central d'annuler les réformes électorales annoncées à la fin du mois dernier.

Le communiqué affirme que le gouvernement de Hong Kong est « fermement opposé à l'occupation illégale des bureaux du gouvernement central ou du Central District par Occupy Central », ajoutant par ailleurs qu'il « s'efforcerait de présenter une offre permettant l'application du suffrage universel à l'élection de la Direction générale en 2017 ».

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Les partisans de la démocratie à Hong Kong s'insurgent contre les plans de la Chine de restreindre des élections libres. Lisez-en plus ici (article en anglais)

Depuis que Hong Kong a été rétrocédée à Pékin en 1997 après cent-cinquante ans d'administration coloniale britannique, les habitants de la ville ont bénéficié de plus larges libertés que leurs compatriotes continentaux sous la politique du « un pays deux systèmes ».

Jusqu'à présent, la direction de Hong Kong était choisie par un sélectif comité de magnats pro-Chine, et les élections de 2017 promettaient de désigner le premier dirigeant de la ville élu par un vote démocratique et populaire.

Les récents affrontements résultent des propositions de changements dans le système électoral annoncés par Pékin le mois dernier, qui rendraient impossible une élection ouverte des candidats. Avec la réforme, les élections seraient limitées à deux ou trois candidats qui devront être préalablement approuvés par un comité de nomination similaire à celui qui est aujourd'hui chargé de superviser la direction de la ville. Les détracteurs dénoncent que la manoeuvre écarte du suffrage les démocrates de l'opposition.

La censure internet libérale de la Chine. Lisez-en plus ici (article en anglais).

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