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« Tout le monde peut faire des erreurs », balance le gardien brésilien meurtrier

Bruno Fernandes de Souza, réengagé dans un club alors qu'il sort de prison pour avoir commandité le meurtre de sa petite amie et jeté son cadavre aux chiens, tente de se défendre comme il peut.

Brazilian club Boa Esporte has announced the signing of goalkeeper Bruno. He's just been released from prison for killing his girlfriend pic.twitter.com/beRFMCWViX
— Mootaz (@MHChehade) March 13, 2017

Traduction, « le club brésilien de Boa Esporte a annoncé avoir engagé le gardien Bruno. Il vient de sortir de prison où il purgeait une peine pour avoir tué sa petite amie. »

Pas mal ce titre non ? Il en dit long sur le boxon monstre dans lequel se trouvent le gardien et son nouveau club après l'annonce de ce transfert plus que désastreux en termes d'image. Bruno Fernandes de Souza était un des gardiens les plus renommés du foot brésilien lorsqu'il a été condamné à plus de 22 ans de prison pour avoir commandité le meurtre de sa petite amie et mannequin Eliza Samudio, avec qui il était en conflit pour la reconnaissance de la paternité d'un enfant. Pour régler le problème, Bruno n'y est pas allé de main morte. Il a tout simplement demandé à des amis de la kidnapper, puis de la torturer, de la tuer, et de jeter son cadavre, préalablement découpé en morceaux, à ses rottweilers.

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Bruno a vite reconnu sa culpabilité dans ce crime barbare. C'est peut-être ce qui lui a permis d'être relâché en février après sept ans d'incarcération, et de pouvoir encore vendre ses services aux clubs brésiliens. Parmi les formation intéressées, c'est Boa Esporte, modeste écurie de D2 brésilienne, qui a remporté le cocotier. Et qui s'en mord les doigts aujourd'hui, tant ce contrat de deux ans signé avec le portier a suscité la polémique au pays.

Mais Bruno n'est pas homme à se laisser déstabiliser. En réponse à la pluie de critiques qui s'est abattue sur lui, il est monté au créneau pour défendre le choix du club, et s'offrir une réintégration express dans le foot brésilien : « Tout le monde peut faire des erreurs », a-t-il ainsi argumenté, laconique, dans les colonnes du Guardian. Un plaidoyer hallucinant, qui se poursuit en ces termes : « Mec, ce qui s'est passé s'est passé. J'ai fait une connerie, une grosse connerie, mais ça arrive dans une vie. Je ne suis pas un mauvais garçon. Les gens ont essayé de m'empêcher de réaliser mes rêves à cause de cette erreur, mais j'ai demandé pardon à Dieu, j'ai donc le droit de continuer ma carrière. De recommencer à zéro. »

Reposons les faits les uns après les autres. Le mec a donc :

  • kidnappé sa copine avec ses amis
  • laissé ces derniers la torturer
  • puis, à dessein, laissé ces amis la tuer, puis la démembrer
  • sachant pertinemment qu'ils allaient balancer ses membres aux chiens

Difficile de parler d'une seule erreur quand on liste l'ensemble des méfaits de Bruno. L'erreur dont il parle peut tout aussi bien être requalifiée en comportement de sociopathe que tu regrettes aujourd'hui simplement parce que tu t'es fait chopper.

La libération de Bruno et sa signature à Boa Esporte survient à un moment où le débat sur le taux élevé de viol et le féminicide est déjà brûlant au Brésil. D'après Amnesty International, les violences mortelles envers les femmes ont augmenté de 24% dans le pays sur la dernière décennie, et cette tendance risque encore de s'accélérer quand on voit le manque de volonté politique d'endiguer le phénomène. En effet, le ministère des droits des Femmes et de l'égalité raciale vient d'être avalé par le ministère de la Justice, offrant moins de moyens et visibilité politique à ces problématiques.

L'année dernière a également marqué les dix ans de la législation sur les violences conjugales, amenant Amnesty International a déclarer dans son rapport : « Le gouvernement a échoué à appliquer rigoureusement cette loi, le sentiment d'impunité des hommes restant largement répandu dans le pays. »