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Sports

Le père de Jules Bianchi estime que les pilotes ont "peur de parler" à propos de la mort de son fils

Philippe Bianchi n'est pas d'accord avec le décision des responsables de la course qui réfutent toute responsabilité dans la mort de son fils.
PA Images

Le père de Jules Bianchi – le pilote français de Formule 1 qui a succombé à ses blessures subies lors du Grand Prix du Japon en 2014 – estime que certaines personnes du monde de la Formule 1 ont peur de s'exprimer au sujet de la mort de son fils.

Le pilote français s'est crashé sur le circuit de Suzuka et sous une forte pluie, percutant une grue d'enlèvement qui intervenait auprès d'une voiture à l'arrêt, celle de l'Allemand Adrian Sutil. Transporté à l'hôpital, Bianchi souffrait d'une lésion axonale diffuse et a été plongé dans le coma, duquel il ne s'est jamais réveillé. Il avait finalement été transféré en France avant de décéder le 17 juillet 2015.

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La semaine dernière, la famille Bianchi a annoncé vouloir intenter une action en justice contre trois parties : l'équipe Marussia dans laquelle pilotait Jules, la Fédération internationale automobile et le Formula One Group de Bernie Ecclestone, chargé de la promotion de la Formule 1.

La famille Bianchi est en désaccord avec une décision rendue en décembre 2014, qui conclut que les commissaires de course n'ont pas été coupables d'actes répréhensibles dans la mort de son fils. Une commission de 10 experts a estimé que le pilote de 25 ans n'avait pas « suffisamment ralenti », alors que les deux drapeaux jaunes étaient agités, et qu'il a perdu le contrôle de son véhicule. Le drapeau jaune prévient d'un risque sur la piste (fortes pluies, présence d'un véhicule de dégagement) et les pilotes doivent être prêts à s'arrêter lorsqu'il est agité.

Le père de Jules Bianchi a indiqué à Sky Sports que les autres pilotes lui ont déclaré, en privé, qu'ils n'étaient pas d'accord avec cette décision. « Je pense que toutes les personnes impliquées ont peur de dire quelque chose. Quand il n'y a pas de caméras, tous les gens viennent me voir et me disent "Ce n'est pas vrai". Jules n'a pas fait [d'erreur], [les officiels] ont fait une erreur ».

« J'ai beaucoup de respect pour les gens de la commission, poursuit Philippe Bianchi. Mais ils sont tous très proches de la FIA. Ça ne peut pas être jugé correctement. J'ai parlé avec tous les pilotes et ils m'ont dit que les conditions étaient terribles [au Japon]. La lumière était mauvaise et il y avait beaucoup de pluie. Ils ne peuvent pas dire que Jules a fait une erreur ».

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Philippe Bianchi a également souligné les règles qui ont été introduites après la mort de Jules – la voiture de sécurité virtuelle qui est utilisée dans des conditions similaires à celles de Suzuka par exemple – sont une preuve que toutes les précautions nécessaires n'ont pas été prises.

Mais des grands noms de la F1, notamment le triple champion du monde Jackie Stewart – ne sont pas d'accord avec ce point de vue. Stewart, qui milite depuis longtemps pour plus de sécurité en F1, s'est rangé du côté des experts qui pensent donc que Bianchi n'a pas suffisamment ralenti.

« C'est très triste pour sa famille et on ne peut que ressentir de la compassion et de la sympathie pour eux, a déclaré Stewart au Guardian, en marge du Grand Prix de Monaco la semaine dernière. Mais je ne pense pas qu'une action en justice soit la meilleure solution. Cela ne peut qu'augmenter leur peine et ne fera pas disparaître leur douleur. »

« En regardant l'accident, on voit que les drapeaux jaunes ont été agités et c'est le plus important. Cela signifie que, en vertu des règlements, le pilote doit ralentir à une vitesse qui lui permet de s'arrêter immédiatement ou presque si c'est nécessaire. Mais il roulait beaucoup trop vite et c'est ce qui a causé sa sortie de route ».

La FIA et l'écurie de Bianchi, qui a changé de nom depuis l'accident, n'ont pas réagi au sujet de la procédure judiciaire. Certaines sources ont affirmé que Bernie Ecclestone aurait dit que la famille Bianchi « fera ce qu'elle a à faire » concernant cette affaire.