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Sports

Deux équipes féminines joueront un match sur le Kilimandjaro

Au programme, un match au sommet entre le Volcano FC et le FC Glacier, histoire d'alerter sur la difficulté de médiatiser le foot féminin.

C'est autre chose que le traditionnel stage en altitude des Bleus à Tignes. Depuis le 15 juin dernier, 22 footeuses ont enfilé les chaussures de marche et les sacs à dos pour partir à l'assaut du Kilimandjaro, le plus haut sommet africain (5891 mètres d'altitude). Dix jours d'ascension censés permettre aux joueuses des deux équipes d'alerter sur la difficulté pour le foot féminin de se faire une place dans l'univers médiatique sportif, écrasé par son alter ego masculin, et sur les galères que rencontrent les joueuses au cours de leur carrière.

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Une fois arrivées au sommet, les filles, issues de deux clubs choisis pour l'occasion, le Volcano FC et le FC Glacier, redescendront de quelques mètres pour rallier le plateau le plus proche. Sur ce terrain à peu près praticable, elles disputeront le match de foot le plus haut perché de leur histoire. Dans les effectifs des deux formations, pas de stars, même si des anciennes internationales américaine, allemande, anglaise ou mexicaine figurent sur la feuille de match, mais des joueuses de tous les âges (de 18 à 66 ans) issues de vingt pays différents.

Pour financer le voyage, l'expédition, mais aussi le suivi du match par des arbitres pros, les filles ont dû lever des fonds pendant de longues semaines. Cette initiative fait suite à plusieurs mouvements de protestation de sélections nationales féminines, lassées de voir que leurs fédérations accordaient des moyens largement plus élevés à leurs homologues masculins. Ainsi, en mars dernier, l'équipe nationale américaine a déposé un recours devant la commission de l'égalité des chances à l'emploi pour dénoncer la répartition inégale des financements entre les sélections masculine et féminine.

Toujours aux Etats-Unis, l'équipe nationale de hockey a menacé de boycotter les championnats du monde si la fédération ne signait pas un accord précis sur les salaires des joueuses avant le début de la compétition. En Irlande, les footeuses appelées en sélection nationale ont pour leur part menacé de faire grève, se plaignant d'être traitées comme des citoyennes de « cinquième classe » par la fédération irlandaise de football.