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Le meilleur circuit de la Formula E dans une des villes les plus étranges : bienvenue à Putrajaya

A mi-chemin entre Star Wars et Marne-la-Vallée, Putrajaya en Malaisie accueille ce samedi la deuxième étape de la saison de Formula E.
DR

Cet article fait partie du programme e-Generation,_ réalisé _en partenariat avec _Renault_.

La deuxième étape de la saison de Formula E prend place à Putrajaya ce week-end. On a donc envoyé quelqu'un en Malaisie pour nous rencarder sur la ville hôte et pour y tester avant tout le monde l'humidité intense qui y règne.

Sur le papier, Putrajaya c'est génial. C'est propre et moderne et il y a plein d'espaces verts : 38% de la ville est dédié aux pelouses, arbres et autres arbustes.

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On a juste un peu l'impression d'être dans une ville nouvelle sans vraiment de personnalité : une sorte de Marne-la-Vallée avec des palmiers. Si vous vous baladiez à Marne-la-Vallée avec deux manteaux et qu'un pote vous aspergeait le visage régulièrement à l'aide d'un pommeau de douche, vous seriez pas loin de vous sentir dans la capitale administrative de la Malaisie.

A l'heure où j'écris ces lignes, la température atteint ainsi les 30 degrés et l'humidité tourne autour des 80%. Rien à voir avec l'Île-de-France. Se balader ici, pour un Occidental, donne l'impression de patauger dans une sorte de potage épais. Il faudra peu de temps pour que le paddock de la Formula E sente la transpiration.

Je m'asseois et prends un moment pour regarder le lac de Putrajaya mais un homme sur le toit des bureaux derrière moi ruine complètement l'instant. Il fait fonctionner une sorte d'outil électrique bien relou, qui émet un grincement qui s'arrête quelques secondes et qui repart ensuite de plus belle. A chaque fois que l'écho de ce bruit agaçant se fait entendre, ça me vrille l'intérieur du crâne.

A part ça, vous vous sentez presque sur la planète Naboo. Je me prends d'ailleurs à fredonner plusieurs morceaux de la bande originale de Star Wars, et chaque fois que je m'en rends compte, je me réjouis qu'il n'y ait personne dans les rues de la ville. Je parie que George Lucas est venu en Malaisie en préparant La Menace Fantôme : le royaume de la princesse Amidala a pas mal de choses en commun avec Putrajaya. Posée sur la berge en face de moi, resplendissante dans ses tons roses, se tient la mosquée de Putra. Un peu plus loin on peut voir les bureaux du Premier ministre, avec ses murs brun roux et ses jolis toits verts. Cela pourrait très bien être le bâtiment dans lequel Natalie Portman se retrouve emprisonnée dans le film.

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Mais tout ça commence à avoir l'air ringard, et on voit même les premiers signes de décrépitude. Les espaces verts sont charmants et bien soignés, mais le carrelage, les rampes, tous les escaliers vont bientôt avoir besoin d'une sérieuse rénovation.

On voit littéralement les fissures.

La Malaisie, en elle-même, est un véritable paradis tropical. Taman Negara - qui se traduit par « parc national » en malais - est considérée comme la plus vieille jungle du monde, 130 millions d'années, et le pays possède 20% des espèces animales présentes dans le monde, sur 2% du territoire global.

En novembre et décembre, il pleut la plupart du temps, selon mon chauffeur teksi. « Teksi » veut dire « taxi » en malais et MyTeksi est le Uber de l'Asie du Sud-est : c'est rapide, pas cher et les chauffeurs sont sympas. Il y a des centaines de taxis rouges et blancs, transportant plein de gens de la Formula E. « J'avais une pilote de F1 hier », notre chauffeur s'exclame fièrement. On suggère l'idée qu'il transportait certainement Simona de Silvestro de l'écurie Andretti et il pense cela égalemment, avant d'ajouter qu'il est allé à trois grands prix de F1 au circuit de Sepang pas loin de là, et à plusieurs courses de MotoGP.

Le circuit de Putrajaya ne pourrait pas être plus éloigné dans l'idée de la piste de F1, malgré le fait que les deux endroits se situent à quelques kilomètres l'un de l'autre. Alors que Sepang a été construite pour les courses, le circuit de Putrajaya se dessine dans les rues locales, serpentant autour du ministère des Finances.

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« Je l'aime plutôt bien ce circuit », opine Sebastien Buemi de Renault e.dams, qui a remporté la première course de la saison. « On a l'impression que c'est un vrai circuit. C'est bien, parce que la Formula E doit avoir ses propres pistes. Il y a peut-être moins d'endroit où on peut dépasser mais c'est hyper intéressant en termes de conduite. »

C'est encore un agencement parfait pour la course, une caractéristique qu'on a pu voir sur la plupart des villes que la Formula E a visité. Il y a le long et radical virage final - un tournant qui séparera les bons pilotes des grands pilotes - et quelques autres embûches, notamment une succession de virages serrés peu après le départ.

« La plupart des circuits de Formula E sont faits pour les dépassements, estime Antonio Felix da Costa, qui a grimpé de neuf places en quelques tours seulement il y a deux semaines à Pékin. Mais ce circuit-là est un circuit où le pilote peut vraiment faire la différence. »

« Quand on regarde le calendrier, c'est le meilleur circuit pour les pilotes, ajoute le commentateur Jack Nicholls. Il y en a quelques-uns qui sont mieux pour la vitesse - Buenos Aires par exemple - mais Putrajaya est un très bon circuit. Quand ils l'ont vu pour la première fois l'an dernier, les pilotes ont été impressionnés, et la course a été de haut-niveau. »

Il a peut-être lieu dans un endroit bizarre - moitié Star Wars, moitié Marne-la-Vallée -, mais vous pouvez parier que l'ePrix de Putrajaya sera l'un des plus excitants de cette deuxième saison de Formula E.