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paradis fiscaux

L’hypocrisie des élites révélée par les Paradise Papers

Des gens qui prétendent vouloir éradiquer la pauvreté aident à la perpétuer.
MW
London, GB

Il y a de nombreuses raisons de placer votre argent à l'étranger, l'un d'eux étant la confidentialité qu'offrent les sociétés installées dans les Paradis fiscaux. Après tout, qui veut que d'autres se mettent le nez dans ses finances? Ce doit donc être assez agaçant qu'encore une fois, les secrets de sociétés d'investissement étrangères parmi les plus importantes soient étalés au grand jour dans les médias.

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La dernière fuite porte le nom de Paradise Papers, en référence à la nature paradisiaque des États et territoires où la fiscalité est la plus avantageuse pour les investisseurs. Elle comprend plus de 13 millions de documents de deux cabinets et les registres d'entreprise de 19 paradis fiscaux, obtenus par le journal allemand Süddeutsche Zeitung et transmis au Consortium international des journalistes d'enquête.

Les documents font la lumière sur les stratégies fiscales d'entreprises et de personnalités politiques bien en vue, y compris celles qui défendent des principes comme la transparence, seraient impliquées dans des stratégies suspectes.

La précédente fuite de cette ampleur, les Panama Papers, en 2015, a causé la chute de premiers ministres en Islande et au Pakistan. Qui sait ce que celle-ci réserve?

Voici une liste des découvertes faites jusqu'à maintenant.

Le chef du financement du Parti libéral est lié à une fiducie aux îles Caïmans

Le premier ministre a été élu en promettant entre autres d'imposer davantage les riches et de lutter contre l'évasion fiscale à l'aide de paradis fiscaux. Il est donc fâcheux pour lui que Stephen Bronfman, son chef du financement, soit lié à une fiducie aux îles Caïmans qui, selon CBC, pourrait avoir privé le Canada de millions de dollars en impôt.

Il est légal au Canada d'établir une fiducie à l'étranger à condition que les décisions administratives soient prises dans le territoire où elle a été créée. Selon CBC, de nombreuses décisions ont cependant été prises au Canada, ce qui soulève d'importantes questions à poser à un proche collaborateur de Justin Trudeau, qui a déjà déclaré : « L'évitement fiscal et évasion fiscale, c'est quelque chose que nous prenons très au sérieux. »

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L'entourage de Donald Trump a encore plus de liens avec la Russie

Le secrétaire au commerce de Trump, Wilbur Ross, entretient des liens d'affaires avec le gendre de Vladimir Poutine. Selon le Guardian, « M. Ross est actionnaire de compagnie de transport maritime, Navigator, par l'entremise d'une série d'investissements à l'étranger. Navigator est un partenaire de Sibur, une compagnie de gaz russe en partie propriété de Kirill Shamalov, le mari de la fille de M. Poutine, Katerina Tikhonova. »

Les Paradise Papers ont aussi révélé que deux institutions financières financées par le gouvernement russe ont investi des millions de dollars dans Twitter et Facebook. Les investissements ont été réalisés avec la participation de Yuri Milner, un associé de Jared Kushner, le gendre et conseiller principal de Trump.

Bono a acheté un centre commercial en Lithuanie

On rapporte que le chanteur de U2 et défenseur des plus nobles causes aurait utilisé une compagnie de la République de Malte, un pays dans lequel les entreprises ne paient que 5 % d'impôt sur leurs profits, pour acquérir une part d'un centre commercial lithuanien.

La reine d'Angleterre a investi dans un détaillant d'articles ménagers

La reine, qui reçoit de l'argent des contribuables pour entretenir le palais de Buckingham, a investi dans un fonds qui possédait des parts de BrightHouse, un détaillant qui exploite les plus pauvres et plus vulnérables du Royaume-Uni par l'entremise de taux d'intérêt exorbitants à l'achat par paiements mensuels d'appareils ménagers.

Il est révélé que le duché de Lancastre, un portefeuille d'investissement mis sur pied pour générer des revenus pour la reine, a investi 10 millions de Livres sterling dans des fonds aux îles Caïmans et aux Bermudes. En plus de Brighthouse, ces fonds possédaient notamment des parts dans Threshers, une chaîne de commerces de vins et spiritueux, qui a fait banqueroute.

Questionnée par le Guardian, la direction du duché a déclaré ne pas être au courant des investissements dans Brighthouse.