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L'espoir du MMA français Francis N'Gannou a la dalle

Après un premier combat UFC remporté en décembre dernier, le Franco-Camerounais remet ça ce dimanche 10 avril à Zagreb. Et il est affûté.

Tout peu aller très vite en MMA. Il aura suffi d'un combat remporté par K.O. avec un terrible uppercut pour passer directement du statut d'inconnu à celui d'espoir de la catégorie reine. Le "Predator" sait qu'il faudra taper fort pour continuer sur la lancée après sa victoire explosive en décembre dernier à l'UFC Fight Night Orlando. Ce dimanche 10 avril à Zagreb, le Franco-Camerounais Francis N'Gannou va effectuer son deuxième combat dans les rangs de l'UFC et il a bien l'intention de marquer encore une fois les esprits.

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Avant de rejoindre la Croatie pour une semaine marathon, rythmée par les interviews, les entraînements publics et les tests médicaux, il peaufine sa stratégie avec son coach Fernand Lopez. Aujourd'hui, dans la cage du MMA Factory, il enchaîne les rounds de 5 minutes avec une explosivité et une vitesse assez hallucinantes pour un poids lourd. Entre les phases de travail aux cibles, très rythmées, c'est le représentant de l'équipe de France de grappling Jonathan Yoni qui lui donne la réplique dans le travail au sol. A voir la palette technique qu'il déroule, on se dit qu'il n'a encore rien montré de ses capacités aux millions de téléspectateurs de la première ligue de MMA.

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D'abord boxeur, il a commencé le MMA il y a moins de 3 ans, sur les conseils de ses amis, et, du haut de son 1m96 et de ses 117kg, rien ne semble l'inquiéter. On a rencontré Francis autour d'un verre juste après son entraînement. Pas de doute, le prédateur a vraiment la dalle.

VICE Sports : Ton deuxième combat UFC approche. Peux-tu nous décrire une semaine type avant ce combat ?
Francis N'Gannou : Ma semaine type c'est toujours l'entraînement et pas mal d'administratif, surtout des formulaires à remplir et des interviews. Je m'entraîne 6 fois par semaine, une seule fois par jour et quelques rares fois à deux reprises, lorsque je travaille quelque chose de spécifique. A deux semaines du combat, je suis encore à fond. Cela fait plus d'un mois que l'on est sur une grosse intensité. La dernière semaine, on a levé le pied car il ne faut pas arriver au combat fatigué.

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Comme tu as vu à l'entraînement, on travaille surtout l'aspect tactique, la stratégie. A partir du moment où le combat est annoncé, on se met à travailler en prenant en compte le de l'adversaire.

Est-ce que tu as un emploi à côté ?
Non, mais je suis épaulé par des amis. Aucun sponsor n'est encore prêt à investir significativement vu le peu de visibilité et le problème avec la reconnaissance du MMA en France. Il y a peu d'intérêt pour les sponsors français vu que ton combat ne sera pas diffusé à la télé.

Si le MMA est pleinement reconnu en France, qu'est-ce que cela changerait pour toi ?
On pourrait peut-être en vivre, même ceux qui ne sont pas à l'UFC. Ils pourraient gagner des sponsors et avoir des combats avec d'autres organisations qui s'installeraient ici et donc profiter de primes plus intéressantes. Un combattant qui s'impose, au bout d'un an ou deux, pourrait facilement en vivre.

On te voit maintenant dans des émissions TV et tu commences à être connu du grand public. Tout semble être allé vite pour toi. Est-ce que tu t'y attendais ?
Non je ne m'y attendais pas. Je ne m'étais pas préparé à ça. Au bout d'un certain moment, ça fait une grosse pression. Il faut gérer les gens, leur tempérament… Maintenant, tu n'as plus le droit à tes humeurs. Parfois, si tu n'es pas bien, quelqu'un te dit bonjour dans la rue, tu réponds vite fait. Tu ne connais pas le mec, tu ne sais pas pourquoi il t'a dit bonjour et juste parce que tu ne t'es pas arrêté, ou tu étais occupé avec quelqu'un, tu as le droit à un commentaire négatif sur les réseaux sociaux.

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Surtout après mon combat, j'ai reçu un flot de messages ininterrompus. J'étais débordé et, en plus de la fatigue, j'avais plus de 200 messages à traiter ! Je prenais le temps d'y répondre mais le flot continuait ! C'était compliqué à gérer. Au bout d'une semaine, certains n'ont pas eu de réponses, par manque de temps. Du coup j'ai eu droit à des phrases du genre : « Tu te la pètes maintenant que tu es champion… ».

J'ai combattu à 15 heures aux Etats-Unis, il devait être 21 heures ici. J'ai fini mon combat et on s'est ensuite reposé après le contrôle anti-dopage qui m'a pris 2 heures car je n'arrivais pas à uriner. Je suis allé directement me coucher quand d'autres vont en boîte. Tout va très vite. Le lendemain à 11 heures, il fallait être à l'aéroport.

Quand tu finis le combat, c'est un moment où la pression chute d'un coup. Tu ressens toute la fatigue. Tu es relâché. Juste après le combat, j'ai pris mon téléphone et j'ai vu que, rien que sur Facebook, j'avais plusieurs centaines de messages et invitations !

Le mieux serait d'avoir un gestionnaire pour ces choses-là, non ?
Oui j'y ai pensé pour la suite. Mais déjà qu'on a du mal à vivre en tant que combattant, comment pourrait-on payer quelqu'un ?

Tu es un peu entre les deux mondes : au début de ta carrière de combattant mais déjà avec une grande notoriété ?
Oui c'est exactement cela ! Le lendemain du combat, j'ai déjeuné rapidement, je suis allé à l'aéroport directement et j'ai voyagé toute la nuit. J'arrive en France avec le décalage et je me prends ensuite 3 heures d'attente à l'aéroport. Pendant ce temps, les messages s'accumulent sur tous les réseaux. Certains sont très longs et demandent du temps pour répondre. Deux semaines plus tard, j'étais encore dessus. Je pense que c'est le début qui est difficile car avec le temps, si j'avance dans ma carrière, je pourrais prendre quelqu'un pour gérer les sollicitations surtout directement après un combat.

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Depuis combien de temps vis-tu en France ? Pas trop dépaysant ?
Je suis en France depuis 3 ans et je ne suis pas encore retourné au Cameroun. C'est la première fois que je venais en France. Tout est différent. La culture n'est pas la même et la vie en général. Par exemple… (il réfléchit) En fait non, tout est vraiment différent ! Ici les gens sont plus solitaires, chez nous c'est plus "solidaire". Ici, tu t'assieds dans les transports à côté de quelqu'un, tu voyages pendant trois heures, à part le « excusez-moi » qu'il t'a dit s'il te cogne avec son coude en voulant sortir son téléphone, ou peut-être le « bonjour » que tu aurais pu échanger, il n'y a aucun autre échange. Là tu comprends pourquoi on parle de dépressions, de suicides, etc… Economiquement, c'est beaucoup mieux ici mais on vit moins. Tu peux habiter dans un immeuble pendant deux ans sans savoir comment s'appelle ton voisin d'en face. Et cela fait toute la différence. Chez nous, rien que dans les transports, tu crées déjà un contact.

Est-ce que cette différence finit par t'atteindre ?
Chez nous on est relâché, relax. Ici c'est beaucoup plus speed ! On peut être stressé sans même savoir la raison. Certains essayent d'en sortir pendant leurs vacances, mais dommage qu'une fois rentrés ils retombent dans leur enfermement. Ici les gens courent sans cesse. Le matin dans les transports c'est le feu. Chez nous on prend le temps. Même en moi c'est différent. Oui, je suis plus stressé. C'est un truc de malade !

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Tu as choisi la France pour mener ta carrière, en quoi c'est un atout pour toi d'être ici ?
Il y a évidemment des avantages à mener ma carrière en France. C'était plus ou moins mon objectif. Pour moi c'était clair, aller en Occident pouvait m'apporter beaucoup. En restant en Afrique je savais que cela serait difficile. Je vois bien le quotidien des boxeurs là-bas et il y a très peu d'opportunités pour eux.

Mais pourquoi avoir choisi la France en particulier ? Parce que franchement, à choisir, pour une carrière professionnelle en sport de combat, il y a bien mieux que la France !
Non, à la base je n'allais pas en France. J'ai choisi la France car la boxe y est plus développée qu'au Cameroun, mais au début je pensais aller en Allemagne. La France était juste une escale mais je suis rapidement tombé dans un cercle d'amis et sans trop savoir pourquoi et comment, je vis maintenant ici. C'est eux qui m'ont poussé vers le MMA. Tout s'est fait naturellement en quelques rencontres. J'étais un peu méfiant au début mais tout est allé vite et un cercle de gens qui croient en moi s'est formé.

J'ai vu que tu avais commencé à 22 ans, d'abord par la boxe. Quelle est ton expérience en tant que boxeur au Cameroun ?
J'ai fait seulement 4 combats amateurs. J'ai commencé à Douala puis j'ai rejoint Yaoundé. J'avais un bon club avec un bon niveau. Mais même si tu es bon, il n'y a pas d'avenir dans le sport en restant là-bas.

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Qu'est-ce qui t'as amené à la boxe ?
Je n'ai pas une famille de boxeurs. J'ai toujours aimé la boxe et plus largement les films d'action. Après le divorce de mes parents, on a été un peu jetés dans le tas. Tu es seul parmi les autres enfants alors tu dois t'adapter pour vivre. Je suis allé chez ma tante et j'étais entouré de beaucoup d'enfants. On était peu contrôlés. On se bagarrait sans cesse, il fallait faire sa place. Les films d'action nous inspiraient beaucoup. Cela a duré trois ans, après je suis passé chez mon oncle. J'avais alors 9 ans. Si j'étais resté chez ma tante j'aurais sans doute mal fini. On était un peu livrés à nous-mêmes. Dans ces circonstances, tes fréquentations ont beaucoup d'influence sur toi. D'ailleurs des gens que j'ai connus enfant ont mal fini.

On t'a vu assez détendu avant et pendant ta première fois à l'UFC pour quelqu'un qui a seulement 7 combats. C'est un truc que tu travailles ?
Pourtant j'étais stressé ! Je sentais que mes mouvements étaient bloqués. Mes coups ont d'abord eu du mal à partir. C'est au bout d'un certain moment que je me suis vraiment senti bien. Quand tu regardes la vidéo du combat, cela correspond à la dernière phase où je l'ai poussé. Je me suis dit "allez dégage maintenant !". Mes coups partaient mieux, c'était fluide. Globalement, j'étais détendu. J'avais déjà cerné le mec.

Tu étais persuadé de ta victoire ?
Oui, on peut dire ça. Je ne sais pas si c'est de l'égo ou de la prétention, mais quand je suis rentré dans la cage je me suis dit : "il est à moi". Pas besoin de courir.

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Est-ce que l'environnement, avec le public et les caméras du monde entier, c'est quelque chose qui peut te stresser ?
Non pas l'environnement mais plutôt l'enjeu. Parce que tu te dis pas question que je perde mon 1er combat à l'UFC. C'était un truc tellement attendu. Tous les regards sont tournés vers toi. Tu deviens l'espoir, en France et au Cameroun. Je ne voulais surtout pas décevoir, ni les gens, ni moi-même. Beaucoup de gens s'investissent pour moi, m'aident pour les entraînements, croient en moi et m'accompagnent au quotidien dans cette aventure. Alors tu te dis : je vais être vu dans le monde entier pour la première fois, mon avenir et l'image que l'on gardera de moi dépendront de ce combat. Si tu fais une connerie ce soir, elle restera gravée !

Et la victoire avant la limite, c'est un truc que tu voulais spécialement ou tu ne l'as pas forcément cherchée ?
(Il réfléchit) Si, je pense. Enfin non pas cherchée, parce que si on cherche trop on finit peut-être par s'ouvrir et être imprudent et on peut vite prendre un contre. Mais la victoire avant la limite, tout le monde la veut ! Il faut juste savoir comment y parvenir et avoir les atouts nécessaires. Il faut être préparé en conséquence pour prendre ce type de victoire quand elle s'offre à toi. J'ai saisi l'opportunité. Pour celui qui ne connaît pas le MMA, ça n'apparaît pas forcément. Mais il faut avoir conscience qu'un enchainement de sept coups pour un poids lourds, c'est très difficile. J'ai dû enchainer ces sept coups pour finir le travail. Si tu n'es pas préparé en conséquence, tu es moins précis, certains coups peuvent arriver dans la garde et ça aurait donc pu aller jusqu'à la décision.

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On dirait que tu as une seconde nature beaucoup plus agressive. Sur tes anciens combats, on le sentait un peu moins. Est-ce que tu as travaillé cela ?
Au contraire, j'essaye d'être plus calme. Je suis très agressif en combat. Pour ce combat, je n'étais pas agressif, j'ai réussi à me détendre.

Tu as appris à contenir ton agressivité ? A la dissimuler ?
Oui. Aujourd'hui, je peux prendre un enchaînement en bloquant et même si j'en prends un je me dis « pas grave ». Je me pose, j'attends le bon moment et j'explose ! Il y a aussi le vice, qui est différent de l'agressivité. C'est quand tu vois une faille et que tu fais tout pour l'exploiter. Il faut remarquer que j'ai passé trois coups avant cet enchainement : gauche-droite crochet et mon crochet a touché. Mais j'ai avancé sans me presser, sans courir sur lui.

Après ta victoire on t'a vu directement avancer pour prendre des nouvelles de ton adversaire ? Tu peux nous expliquer ton geste.
Oui, c'était pour le féliciter d'avoir joué le jeu et d'avoir été à la hauteur. Il faut reconnaître qu'il n'a pas été mal. Il s'est bien battu.

Qu'est-ce qu'il y a de différent dans le fait de combattre à l'UFC ?
Tout est différent, rien ne ressemble aux autres organisations. Avant d'intégrer l'UFC j'ai eu plein de combats annulés pour une raison ou pour une autre. J'étais démoralisé. A l'UFC cela ne peut pas arriver. Si on te dit tu combats tel jour et que ton adversaire a un accident la veille ou le jour-même, tu combats quand même. On te trouve un remplaçant sur le champ. Ils sont carrés sur tout. Vraiment tout. Ils prennent les détails en compte. S'ils te donnent un horaire, disons 15 heures, à 14 heures tu as quelqu'un pour te rappeler que tu as tel événement dans ton planning. Tout est organisé, c'est une machine. C'est hallucinant à voir !

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Tu t'attendais à cela ?
Pas à ce point. J'étais surpris. Tout le monde connaît et parle de l'UFC mais quand tu entres dans la machine c'est encore autre chose. En plus, j'ai eu la chance d'être programmé dans un événement aux Etats-Unis, avec tout l'engouement autour. Tu as l'impression d'être dans le ventre d'un éléphant qui s'appelle l'UFC !

L'organisation semble chercher de futures stars chez les poids lourds. Tu dis vouloir arriver le plus tôt possible vers la ceinture. Combien de temps cela va prendre à ton avis ?
Une chose est sûre c'est que dans ma tête, je suis prêt pour la ceinture. Après, tout ne dépend pas forcément de moi. Cela peut prendre jusqu'à deux ou trois ans, mais pour moi, le plus tôt sera le mieux sans toutefois brûler les étapes.

Dana White, le directeur de l'UFC, a réagi positivement à ta victoire en tweetant. J'imagine que cela a été important pour toi.
Oui, car avant le combat je me suis dit que c'était l'occasion de marquer les esprits. Je savais que ce que je ferai dans ce combat serait déterminant pour l'image que l'on garderait de moi. Il fallait marquer les esprits. Quand j'ai vu le tweet de Dana White c'était une satisfaction. S'il était convaincu que j'étais une bonne recrue alors j'avais marqué les esprits comme il fallait.

Tu affrontes l'Américain Curtis Blaydes au lieu du serbe Bojan Mihajlovic. Vos profils se ressemblent : débuts de carrières prometteurs, physiques impressionnants et dents longues. C'est un très bon lutteur qui a gagné tous ses combats avant la limite. Habituellement, l'UFC ne fait pas se rencontrer ses meilleurs espoirs sur leurs premiers combats. Pour beaucoup d'observateurs, ton nouveau challenge paraît beaucoup plus relevé. Est-ce que tu as perdu au change ?
Pour moi, j'ai plutôt gagné au change. Même s'il est physiquement fort, et que c'est un lutteur comme l'autre, son centre de gravité est plus haut. L'autre faisait 1m80 et avec un lutteur de cette taille qui veut lutter avec toi c'est difficile de gérer la distance. Par contre, un mec de ta taille qui va vouloir entrer dans tes jambes, c'est plus facile de s'en défendre. Une chose est sûre, il ne va pas rester debout pour boxer avec moi.

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Il a pourtant gagné tous ses combats avant la limite par K.O ou arrêt de l'arbitre.
Oui, j'ai vu ses combats, certaines de ses victoires avant la limite, mais cela ne veut rien dire. D'autres combattants ne gagnent pas avant la limite mais font plus peur. Il n'a pas de victoire impressionnante.

Est-ce que ta préparation a été modifiée suite au changement d'adversaire ?
Non, il n'y a pas eu de réadaptation, les deux sont lutteurs, l'entraînement reste le même.

Est-ce que la boxe anglaise est ton principal atout ?
Non je ne crois pas que l'anglaise soit mon principal atout, même si c'est basé là-dessus. Moi je vois plus la vitesse. C'est sur cela que je mets l'accent. Que ce soit avec les poings, les pieds ou sur les amenées au sol, le but reste de surprendre l'autre. Si je te mets un coup de pied, je fais en sorte que tu ne le vois pas venir, pareil pour un jab. Il doit toucher avant même que tu t'en aperçoives. C'est ça l'objectif !

C'est vrai que techniquement parlant, c'est l'anglaise, mais mon principal atout reste la vitesse d'exécution au sens large. Pendant l'entraînement, tu as vu les pivots, je ne reste pas dos à la cage, tout cela pour surprendre l'autre. Tout est mis en place pour le mettre dans le vent. La force seule ne sert à rien. Elle peut même être un atout piège. Si tu te bases sur ta seule force, tu vas en prendre plein la gueule : soit tu finis par trouver un mec plus fort que toi, soit un mec très rapide…

Beaucoup de combattants en catégorie poids lourds ont une grosse expérience en jiu-jitsu brésilien, contrairement à toi. Est-ce que cela va poser des problèmes dans la progression de ta carrière ?
Non. Je ne vois pas cela comme une difficulté. Chacun dans ce sport a les techniques de base mais celui qui a fait du jiu-jitsu dix ou vingt ans, ce n'est pas en faisant du MMA pendant deux ans que je peux le dépasser dans ce domaine. Il faut juste s'adapter et apprendre le nécessaire. Il y a des gens qui passent la moitié de leur vie dans le combat au sol, en combien de temps je pourrais alors les rattraper ? Imagine en face d'un judoka ou d'un lutteur avec 20 ans d'expérience, en ayant commencé le MMA depuis 2 ans, tu ne vas pas aller le battre dans sa salle ! Mais l'avantage c'est qu'on parle de MMA, pas de judo ni de lutte, alors il faut savoir gérer son point fort en le faisant sortir de sa zone pour lui imposer la tienne.

Je reviens à Curtis Blaydes. Est-ce qu'on peut dire que c'est un combat explosif qui nous attend ?
En tout cas de mon côté oui !

Tu le vois finir avant la limite ?
Oui, c'est sûr !

Demain, on te propose un combattant du TOP 15, tu prends ou pas ?
Oui direct ! Mais je le prendrais si j'ai un intérêt pour ma carrière. Si je prends un top 15 aujourd'hui, on ne me proposera pas une ceinture directement. Si j'accepte, je veux alors la récompense qui va avec. Si tu bats quelqu'un dans le top 15 tu es officiellement en lice pour un potentiel combat pour la ceinture. Mais avec mon statut de « jeune espoir » comme tu m'as toi-même qualifié, cela ne m'apportera rien pour l'instant. Si on me propose un plan avec 3 combats dans le top 15 qui pourraient me mener vers la ceinture, alors OK, j'y vais direct !