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2017

Fabien Engelmann : le maire FN qui met la misère au Secours Populaire

Continuons notre série consacrée aux plus gros fumiers de l’année. Aujourd’hui : l’élu d’extrême droite qui n’aime les pauvres que s’ils sont bien français.
Image : VICE

Le monde politique offre chaque année son quota de salauds finis. A Vice, on a beaucoup hésité entre les affiches sexistes de Robert Ménard et les saillies anti-migrants de Gérard Collomb, mais c’est finalement Fabien Engelmann qui a décroché la timbale. Il faut dire que le maire Front National de Hayange, en Moselle, s’est surpassé. En novembre dernier, il a ainsi officiellement entamé une procédure pour expulser le Secours Populaire du local municipal occupé par l’association. La grande classe.

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Une décision qui vient couronner plusieurs années de tracasseries administratives et autres coups en douce visant à pousser les bénévoles vers la sortie. Dès son élection, Fabien Engelmann a déclaré la guerre à l'antenne locale du Secours Populaire. Et ce, pour des raisons purement idéologiques : elle serait ainsi une « succursale du Parti communiste » qui diffuserait une « propagande pro-migrants ». Autant dire un crime dans une ville passée sous drapeau FN ! Entre l'envoi d’un huissier pour factures impayées (accusation qui n’a jamais été prouvée) et la suppression de la subvention municipale, Engelmann a tout simplement décidé de couper l’électricité dans le local. Résultat : rupture de la chaine du froid oblige, les denrées stockées dans les frigos ont donc été jetées à la poubelle – au lieu d’être distribuées à ceux qui en auraient eu besoin. Contraint par la justice de rétablir le courant, le maire a donc cette fois choisi la voie judiciaire et déclenché une procédure d’expulsion.

Des subventions réservées aux associations « FN-compatibles »

Au-delà du cas particulier d’Hayange, cette polémique vient rappeler combien il est difficile pour les associations caritatives d’œuvrer dans une municipalité dirigée par le Front National. A chaque fois, les élus ne s’embarrassent de questions administratives, considérant officiellement ces structures comme de véritables ennemis politiques. C’est ce qu’il s’est passé à Hénin-Beaumont, en 2014, peu de temps après l’élection de Steeve Boris à la mairie de la commune du Pas-de-Calais. Une de ses premières décisions a été de supprimer l’usage gratuit d’un local, ainsi que la subvention accordée à la Ligue des droits de l’homme (LDH), jugée trop « politisée ». La LDH a connu la même sentence en mars 2015 dans les Yvelines, à Mantes-la-Ville, avec l’accession au pouvoir du frontiste Cyril Nauth. Déjà, lors des premières conquêtes du FN, à Vitrolles, Orange et Toulon, les édiles d’extrême-droite ont fait le tri dans les associations sociales. Sur la rade toulonnaise, les subventions à celles œuvrant auprès des populations issues de l’immigration ont été coupées. Et redistribuées à d’autres, travaillant aux côtés de populations supposées plus « FN-compatibles » - comme les anciens combattants ou les pieds noirs.

À Hayange, chez Fabien Engelmann, environ un millier de personnes fréquente le local du Secours populaire. Un vigile y sera-t-il bientôt à l’entrée pour vérifier les papiers de ceux qui viennent y chercher de quoi se nourrir ?