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On a rencontré un mec pour qui le beer pong est un véritable sport

On a discuté avec un des participants du championnat du monde de beer pong, qui, lors de sa dernière édition, a réuni plus de 500 personnes à Las Vegas, avec un prize money de 45 000 euros pour le vainqueur.
Foto: privat

Une balle de ping-pong, une table, plusieurs verres et de nombreux litres de bière. C'est très simple de jouer au beer pong pour passer un bon moment avec des collègues ou avec ses potes. Et en plus d'être un passe-temps un peu débile, c'est aussi un sport.

Les compétitions de beer pong n'en sont qu'à leurs balbutiements et oscillent entre un divertissement pour ados et étudiants d'école de commerce qui veulent se la coller et une véritable discipline sportive. Comme vous pouvez l'imaginer, les World Series de beer pong sont les championnats du monde de la spécialité et sont un mélange entre les fêtes universitaires les plus folles et une grande réunion d'ivrognes professionnels.

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Pour comprendre cet événement qui s'est déroulé à Las Vegas, où le gagnant ramasse 45 000 euros, on a parlé avec l'Allemand Martin Wagner, un des cracks du beer pong dans son pays.

VICE Sports : Salut Martin. Comment va la gueule de bois après ce week-end à Las Vegas ?
Martin Wagner : Ecoute, même si ça va te décevoir, sache que les World Series se jouent avec de l'eau dans les verres. Bien sûr, à l'extérieur il y a des bars, de l'alcool et tout ce qu'il faut pour faire la fête, mais pendant la compétition, on ne joue pas avec de la bière.

Mais du coup, quel est l'intérêt du beer pong sans bière ?
Pendant des années, c'était seulement un jeu, mais maintenant ça a changé. Maintenant, je fais de la compétition et je m'entraîne jusqu'à cinq fois par semaine avant un tournoi.

Durant les World Series, personne n'est obligé de boire de l'alcool. Le truc c'est que les premières bières passent bien et tu peux jouer sans souci, mais dès que tu es bourré, tu ne peux pas aller loin dans la compétition.

C'est possible d'être un bon joueur sans être bourré ?
Bien sûr. Les grands joueurs ne boivent jamais pendant les tournois. Après, c'est sûr qu'il y a des gens qui sont là pour passer du bon temps et boire, mais si tu veux espérer aller en finale, il faut lâcher sa bière.

Comment tu t'es qualifié pour les World Series ?
On est six à être venus. Avec mon partenaire nous sommes venus tous frais payés avec deux autres compatriotes. L'autre équipe est venue en qualité de championne d'Allemagne. Dire que nous nous sommes qualifiés n'est pas totalement vrai parce que nous avons dû payer les frais d'inscription.

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C'est donc comme au poker, il faut payer un droit d'inscription ?
Oui, au début du tournoi il y avait 287 équipes pour un total de 574 joueurs. On a payé 399 dollars pour tout : l'inscription à la compétition et les quatre nuits d'hôtel.

Avec ton club, tu voyages beaucoup pour participer à des tournois ?
Ouais pas mal. L'année dernière on a beaucoup bougé, en Allemagne, en Suisse et en Autriche. En gros, tous les week-ends il y a un tournoi. On a dû faire près de 8 000 kilomètres de voyage.

Quel est le principal intérêt du beer pong ?
La plupart des gens font ça pour passer un bon moment. Participer à un tournoi c'est très bien car ça permet de progresser. De plus, le beer pong est une activité qui crée une communauté. Je suis dans un petit club mais il y a jusqu'à 50-60 personnes qui sont là quand nous organisons un tournoi, et dix d'entre nous voyagent pour participer à des compétitions.

En Europe, on peut aussi participer à un tournoi dans boire ?
Oui c'est à peu près ça, mais en Europe la notion de plaisir et de divertissement est plus forte que la compétition sportive elle-même. La plupart des participants s'en foutent d'aller loin ou pas, ils boivent donc comme des sacs. Alors que le but est de boire le moins possible.

Selon les règles du jeu, quelle quantité peut boire un joueur ?
Dans nos tournois, pas grand-chose : deux équipes de deux s'affrontent et en tout il y a dix verres. La moitié est remplie d'eau et l'autre est remplie de bière. Ce n'est pas énorme, surtout si on considère que la plupart des joueurs sont des gros buveurs.

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Il y a des femmes qui jouent ?
Lors du World Series de Las Vegas il y avait quelques filles. Je m'en souviens d'une en particulier. Elle mesurait deux mètres et avait donc un meilleur angle de tir. Elle jouait bien et en plus elle était marrante car chaque jour elle mettait une perruque différente.

C'est un peu un mix entre le carnaval et une grosse soirée dans un bar…
Oui il y a beaucoup de couleurs. Les Américains distribuent toujours des prix récompensant les meilleurs costumes. Il ne faut pas prendre ça à la légère car ça peut aider à gagner : ça peut distraire les adversaires et leur faire rater leurs tirs.

Tu as des exemples ?
Oui il y a des équipes de nanas qui sont très légèrement vêtues et ça distrait obligatoirement l'adversaire.

Wow et comment s'est passé le tournoi ?
On a fini 97e et c'était pas mal du tout. Aux premières places il y avait tous les Américains et c'est normal. Là-bas, il y a une poignée de joueurs qui peuvent vivre du beer pong, car il y a beaucoup de compétitions et les prix tournent autour de 10 000-15 000 dollars en espèces.

Mais dans le fond, est-ce vraiment un sport ?
Bien sûr que oui. En Europe il y a encore un long chemin à parcourir et il faut voir quel tournure ça va prendre. La majorité des joueurs a moins de 30 ans, ils sont jeunes, et dans des pays comme les Etats-Unis il y a des types qui continuent à lancer la balle. Je ne sais pas si je vais jouer jusqu'à 40 ans, mais on ne sait jamais.

Ok, mais au final c'est un sport qui est indissociable du monde de la nuit…
Oui et c'est ça aussi le côté fun du beer pong mais il ne faut pas être super nerveux avant de commencer un match. Tu voyages aussi beaucoup et tu découvres la vie nocturne dans d'autres villes. Au final, chacun fait ce qu'il veut et pratique le beer pong comme il l'entend.