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Sports

« Les gens ont exprimé leur soutien par leur silence »

Nous avons demandé à Michel Lacroix, speaker de l'équipe de hockey des Canadiens de Montréal de nous raconter l'hommage que le Centre bell a rendu aux Français.

Après les terribles attaques qui ont frappé Paris vendredi 13 novembre, le monde du sport s'est mobilisé pour rendre hommage aux victimes, et à tout le peuple français. Pour ma part, j'ai été immensément touché, scotché et ému par ce qui s'est produit au Centre Bell de Montréal à l'occasion de la rencontre de NHL opposant les Canadiens de Montréal à l'Avalanche du Colorado.

J'ai alors pris la décision de contacter Michel Lacroix, speaker de l'équipe depuis plus de 35 ans qui, avant le moment de recueillement, s'est contenté de dire : « Mesdames, Messieurs. C'est avec consternation que le monde entier a pris connaissance des tragiques événements survenus hier à Paris. Le club hockey canadien, tous ses partisans, et la ligue nationale de hockey se joignent à la population pour offrir nos pensées et nos prières à toutes les victimes, leurs familles, et leurs proches. Veuillez maintenant vous lever et observer un moment de silence avant l'interpréation de l'hymne national de la France ».

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Michel Lacroix a gentiment pris la peine de nous accorder quelques minutes pour nous raconter cet avant-match spécial.

Michel, comment s'est organisé cet hommage dans cette salle des Canadiens de Montréal ?
Dès que nous avons appris les tragiques attentats de Paris, nous avons pris la décision de rendre hommage aux victimes et à tout le peuple français. Nous avions déjà fait la même chose lors des événements de Charlie Hebdo. Nous nous sommes réunis le samedi et on a discuté de la meilleure façon de le faire. Nous avons alors décidé d'observer une minute de silence et de faire une interprétation de La Marseillaise, tout simplement.

Comment vous êtes-vous préparez pour dire ces quelques phrases d'introduction, sobres et solennelles ?
Les mots ont été choisis minutieusement. En tant que speaker, il n'y a rien de plus difficile à demander au public que le silence. Le choix des mots est donc important, tout comme le choix du ton. Dans mon cœur, sur le moment, j'ai essayé de faire abstraction de mes émotions. Je voulais, nous voulions tous, délivrer un message d'appui. Je ne suis qu'une courroie de transmission qui s'est attachée à faire les choses sobrement.

Vous attendiez-vous à une telle puissance de cet hommage ?
Nous savions bien que les réactions chez nous seraient différents de part les liens qui unissent Montréal à la France. Déjà, 2 minutes avant l'entrée des joueurs, deux jeunes hockeyeurs sont rentrés sur la glace, dont un agitant le drapeau français. Et puis ce silence glacial et froid dans la salle… Les gens ont exprimé leur soutien par leur silence.

Les petites lumières brandies par le public était un geste spontané.
Oui toute la réaction du public a été spontanée, nous ne leur avons rien demandé, si ce n'est de respecter la minute de slience. Ils ont pour la plupart été émus et fier de participer à cet hommage. Vous savez, les gens de chez nous réagissent spontanément et samedi ils ont livré leurs états d'âme. Dès les premières mesures de La Marseillaise, certains se sont mis à chanter. C'était un message d'encouragement que nous avons tous envoyé aux Français. Cela fait un bout de temps que je travaille avec les Canadiens de Montréal et je peux vous dire que c'est un des rares moments que nous avons pu vivre ces dernières années.